Dix mythes du droit public

Publié le 09/07/2019

Tout le monde ment ? Même le juriste de droit public ? 

Derrière la provocation de l’interrogation se cachent un constat et des propositions d’analyse(s) : en droit (public ou privé) existeraient des mythes – entre fictions et illusions – que l’auteur se propose de déconstruire ou plutôt de reconstruire.

Dix exemples de mythes ont ainsi été sélectionnés et présentés, d’abord, de la manière dont la doctrine semble les aborder : « la laïcité est un principe constitutionnel » ; « la revalorisation parlementaire est en marche depuis 2008 » ; « le droit administratif français naît autour de 1870 ; il est d’essence prétorienne » ; « le service public n’est pas le critère du droit administratif » ; « le juge administratif – par définition – n’administre pas » ; « l’affaire du bac d’Eloka traduit la naissance du SPIC » ; « le plan des démonstrations juridiques est nécessairement en deux parties » ; etc. Puis, chaque chapitre est décortiqué afin de comprendre pourquoi et comment un mythe aurait pu se construire et surtout, comme en matière criminelle, à qui profiterait-il.

C’est ainsi à une étude des discours doctrinaux publicistes incitant à toujours revenir aux sources du droit (et non à ses interprétations successives) que nous sommes invités. Partant, l’ouvrage met en lumière deux catégories de mythes juridiques, les exemples retenus ne traduisant pas la même réalité mythologique.

Le professeur Mathieu Touzeil-Divina propose en effet de retenir les deux formes suivantes : les mythes juridiques légendaires (des fictions de fabulateurs) liant ou fédérant tous les juristes autour d’une « histoire » réinventée et commune et ceux, souvent plus modernes (des illusions d’affabulateurs), ne servant pas la communauté juridique en son ensemble mais, de façon utilitaire, une cause en particulier. Tout le monde ne ment donc pas en droit même si cela arrive sciemment – aussi – parfois.

Mathieu Touzeil-Divina, professeur de droit public à l’université Toulouse 1 Capitole (Institut Maurice Hauriou), est président du Collectif l’unité du droit (CLUD) et directeur du laboratoire méditerranéen de droit public (LM-DP).