Politiques de la fusion
Cet ouvrage dresse un bilan des fusions d’organisations publiques « chaudes », celles intervenues depuis la fin des années 2000 et au cours des années 2010. Il s’appuie sur des enquêtes après des fusions intervenues chez des opérateurs de l’État, dans des universités, collectivités locales et des administrations d’État.
Ses buts sont d’abord d’interroger sur le sens des transformations en cours. Les fusions d’organisations publiques sont-elles parties prenantes d’un mode de gouvernement inspiré de la gestion des organisations privées et donc typique du « new public management » ou marquent-elles l’émergence d’une nouvelle manière de gouverner l’administration ?
Mais il convient aussi de s’intéresser aux raisons des fusions, autrement dit aux idées, intérêts, ressources et stratégies des décideurs et des acteurs directement impliqués dans ces fusions. Ensuite, il s’agit de rendre compte des effets des fusions sur les acteurs de ces politiques, sur les membres des organisations fusionnées et sur le fonctionnement des organisations. De façon plus générale, le livre interroge ainsi les évolutions des rapports de pouvoir entre acteurs ainsi que celles des représentations des organisations et de l’action publiques. Structuré en trois parties (État, collectivités locales, universités), chacune conclue par un·e spécialiste du secteur concerné, cet ouvrage croise les regards de chercheur·e·s travaillant sur des cas concrets de fusion avec les conceptions plus larges de spécialistes des réformes administratives et celles plus concrètes d’acteurs impliqués dans la conduite ou l’évaluation des fusions.
Il fait également varier les cas d’études, en distinguant les fusions contraintes par le droit (notamment celles des régions) de celles qui dépendent d’avantage des acteurs localisés (notamment les fusions d’universités).
Sous la direction de Clément Arambourou, Emmanuel Négrier, Marion Paoletti et Vincent Simoulin, chercheurs en droit ou en sociologie.