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Difficultés de recrutement dans le numérique : « Les entreprises sont optimistes » !

Publié le 10/08/2023
Difficultés de recrutement dans le numérique : « Les entreprises sont optimistes » !
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En 2021 et 2022, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Paris Île-de-France réalisait deux enquêtes sur deux secteurs-clés : la restauration et le numérique. Les résultats font état de difficultés dans le recrutement mais pas pour les mêmes raisons. Alors que les entreprises de restauration ont du mal à se sortir d’une pénurie de main-d’œuvre et de conditions de travail peu attractives, celles du numérique peuvent se montrer plus optimistes. La CCI a d’ailleurs développé une stratégie pour répondre à des demandes et des besoins toujours plus forts.

Dans l’enquête menée par mail auprès des établissements du numérique en Île-de-France, du 12 au 23 septembre 2022, 300 réponses ont pu être enregistrées. Parmi ces répondants, 38 % sont issus du secteur du conseil, 19 % sont dans le développement et la création, 13 % dans le commerce et 6 % font du traitement de données, avec une majorité (76 %) d’entreprises de moins de dix salariés et 15 % ont plus de vingt salariés. Près des trois quarts (65 %) disent avoir une activité normale ou en hausse depuis la crise sanitaire. « La demande est forte pour ce type de service et le niveau des carnets de commandes est bon, ce qui explique que l’état d’esprit est positif pour plus des deux tiers d’entre eux », écrit Julien Tuillier, responsable d’études à la CCI Paris Île-de-France.

Sur les 300 entreprises concernées, 39 % ont cherché à recruter depuis un an. Parmi elles, 79 % ont rencontré des difficultés comme la pénurie de main-d’œuvre, un personnel non qualifié ou non motivé et un manque d’attractivité du poste. « Ce faisant, les chefs d’établissements adaptent leurs conditions d’embauche, en jouant notamment sur le télétravail », peut-on lire dans l’étude. 76 % ont ainsi fait perdurer le télétravail au-delà de la crise sanitaire.

« Entreprise cherche personnel »

Selon l’étude de la CCI, 37 % des répondants souhaitaient recruter entre septembre 2022 et mars 2023, principalement pour des postes techniques (76 %) mais aussi des commerciaux (21 %), du management (18 %) et de l’administratif et financier (16 %). 85 % étaient des contrats CDI, 32 % d’alternants, 14 % de CDD et 11 % à la recherche de stagiaires.

Malgré cette demande importante, le recrutement ne se fait pas aussi facilement qu’espéré. 57 % des entreprises interrogées ont alors modifié leurs conditions d’embauche avec des conditions salariales plus intéressantes ou encore de la souplesse sur les horaires. « Les entreprises du numérique rencontrent des difficultés à recruter parce qu’il y a un manque de profils, complète Julien Tuillier. Il y a pour le moment un décalage entre ce que veulent les entreprises et les candidats disponibles. Les entreprises du numérique sont optimistes parce qu’elles savent qu’elles vont trouver. Ce sont des métiers qui attirent mais il n’y a pas assez de gens. Pour le recrutement à six mois, un an, il y aura bientôt de la demande de la part des jeunes ! »

La CCI accompagne et encourage

L’objectif de ces deux études successives est de pouvoir comprendre les attentes des entreprises afin de mieux les aider dans leur recherche de candidats et candidates. Véronique Paillieux est responsable régionale Emploi compétence au sein de la CCI. Elle coordonne les actions autour de l’accompagnement des entreprises, et le recrutement fait partie des thématiques pour lesquelles elle intervient. Son constat rejoint celui de l’étude : « Beaucoup d’entreprises du secteur numérique souhaitent recruter mais c’est le parcours du combattant ! » La CCI joue alors un rôle de soutien en ressources humaines afin de les faire avancer et grandir. L’un des outils mis à disposition est la plateforme « vite un emploi », un site régional gratuit pour les TPE et PME pour donner plus de visibilité aux offres mais aussi aux candidats et candidates avec une mise à disposition d’une CVthèque. « Nous alimentons cette plateforme avec des candidatures que l’on pourrait qualifier d’atypiques, explique Véronique Paillieux. Nous proposons aux entreprises de changer de vision et de regarder plutôt vers les soft skills et pas uniquement les diplômes. Il s’agit de voir les potentiels futurs employés différemment. » La CCI insiste sur un recrutement basé sur la diversité, l’inclusion et l’égalité. Elle pousse le recrutement à se tourner vers des profils isolés ou éloignés des parcours « classiques ». Lors d’un événement mené par la ville de Paris, 800 réfugiés ont pu se présenter comme candidats en un seul après-midi. « Le recrutement inclusif est important dans le numérique. Il faut changer ses habitudes et trouver des publics différents ».

La CCI aide en parallèle les entreprises à être plus attractives en les conseillant de travailler sur la marque employeur, la mise en avant de leurs valeurs et de leurs atouts. « Il faut non seulement attirer mais aussi garder les candidats. »

« Une petite révolution est en marche »

« Nous nous adressons aux TPE et parfois aux PME », ajoute Marc Carbonare, conseiller numérique à la CCI. Il accompagne les entreprises dans les transformations liées au numérique. « Le problème de recrutement est également lié aux changements très rapides dans ces métiers. De nouveaux métiers continuent d’apparaître avec les intelligences artificielles. Un outil de Google qui va bientôt arriver permettra de coder en vingt langages informatiques… Cette tension est en train de rebattre les cartes. Une petite révolution est en marche. Mais vous ne serez pas remplacé par une IA, mais par une personne qui saura mieux maîtriser l’IA que vous. » C’est pourquoi, la CCI a fait du numérique l’un de ses enjeux, tout comme la transition écologique.

En 2021, Julien Tuillier disait dans une interview accordée à Actu-Juridique.fr que « la tendance est à suivre pour savoir si ces besoins sont conjoncturels à cause du regain d’activité en lien avec la crise sanitaire ou si c’est plus structurel » (https://www.actu-juridique.fr/social/mobilite-et-teletravail-des-changements-lents-mais-certains-en-ile-de-france/). Deux ans après, il est toujours trop tôt pour répondre. « Il va falloir attendre le temps que les formations se mettent en place, dit-il aujourd’hui. C’est un sujet qui est suivi par la CCI »… Affaire à suivre donc !

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