Essonne (91)

Île-de-France : les entreprises en difficulté de plus en plus nombreuses

Publié le 07/11/2022
Entreprise, difficultés
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Moins d’emplois menacés mais davantage de procédures lancées pour les entreprises franciliennes en difficulté. Les chiffres de l’Observatoire consulaire des entreprises en difficulté (OCED) révèlent une situation contrastée pour l’économie du territoire. Après deux années marquées par la crise sanitaire, de nombreuses sociétés pourraient ne pas se relever des défis engendrés par la guerre en Ukraine et la hausse de leurs coûts fixes.

L’alerte n’est pas encore passée au rouge mais elle a déjà viré à l’orange foncé pour les entreprises d’Île-de-France. Qu’il s’agisse des procédures amiables (mandat ad hoc, conciliation) ou collectives (sauvegarde, redressement judiciaire, liquidation judiciaire), leur nombre a considérablement augmenté devant les tribunaux de commerce de la région en l’espace d’un an, d’après les données publiées en octobre par l’Observatoire consulaire des entreprises en difficulté (OCED) de la Chambre de commerce et d’industrie Paris Île-de-France.

Bond de toutes les procédures

Entre le 1er septembre 2021 et le 1er septembre 2022, 6 224 procédures de liquidation judiciaire – la procédure la plus utilisée – ont été ouvertes en Île-de-France. Soit une hausse de 25 % par rapport à l’année précédente. Si les données collectées par l’OCED sont encore loin des standards d’avant-Covid, ce basculement est une première depuis 2019 et semble amorcer un retour à la normale pour le traitement des entreprises en difficulté.

Depuis le début des années 2000, en moyenne, près de 11 000 procédures de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire étaient ouvertes chaque année dans la région. Avec la mise sous cloche de la vie économique et les nombreuses aides dont ont bénéficié les entreprises, leur quantité avait spectaculairement chuté, de plus de 50 %, pendant la crise sanitaire. Cette année, toutes procédures confondues, l’augmentation atteint 12 % en Île-de-France contre 27 % sur le plan national. Dans le détail, en région parisienne, c’est le nombre de désignations de mandataires ad hoc qui a le plus augmenté sur 12 mois (+ 53 %).

Cette solution de procédure à l’amiable, destinée aux entreprises qui ne sont pas encore en cessation de paiements mais dont la continuité de l’activité est menacée, est particulièrement exploitée par les chefs d’entreprise « pour envisager une restructuration des prêts garantis par l’État », explique l’Observatoire, qui salue « une meilleure anticipation des chefs d’entreprise ». A contrario, l’usage de la procédure de sauvegarde n’a augmenté que de 8 %.

De nouvelles difficultés en perspective

De manière générale, « ces évolutions s’inscrivent dans un contexte de crise énergétique au niveau mondial, de tensions liées au conflit ukrainien, de forte inflation au sein de la zone euro, et de reprise de contaminations au Covid-19 en France », indique l’Observatoire avant de citer quelques facteurs défavorables pour l’avenir des entreprises comme la « confiance des ménages en berne » et des « prévisions de croissance dégradées ». Faut-il, dès lors, en déduire que le nombre d’entreprises en difficulté continuera d’augmenter au cours des prochains mois en Île-de-France ? Probablement, au regard de l’actualité économique et des échéances de remboursement des aides allouées durant la crise Covid. Et ce même si « quelques éléments positifs » perdurent pour l’économie de la région d’après l’OCED, à l’instar de « l’augmentation de l’emploi salariée dans le secteur privé », « le rebond du PIB au 2e trimestre » ou encore la « poursuite de l’accroissement des créations d’entreprises ».

Autre point d’optimisme majeur, le nombre d’emplois menacés par les procédures baisse dans la plupart des cas. « Pour les entreprises en procédure amiable (mandat ad hoc et conciliation), le nombre des emplois concernés régresse (- 24 %, en glissement annuel, au 1er septembre 2022) », détaille l’Observatoire. Actuellement, 106 000 emplois sont concernés par la réussite, ou non, des procédures préventives. Un chiffre impressionnant certes mais « un signal particulièrement positif car c’est dans le cadre de ces procédures que les emplois ont plus de chances d’être pérennisés », conclut l’OCED.

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