Finance durable : frais et performances des fonds commercialisés intégrant une approche extra-financière

Publié le 10/05/2021

Dans un contexte de développement important de la finance durable et de gammes de fonds intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), l’AMF a publié, le 10 mai 2021, une étude sur les frais et performances des fonds commercialisés en France intégrant une approche extra-financière entre 2012 et 2018.

Une base de 28 480 parts de fonds commercialisées en France a été analysée pour distinguer ceux qui signalent une approche extra-financière – que ce soit par une mention dans leur nom commercial selon une liste de mots-clés, identifiant 1 340 parts de fonds, ou par l’obtention d’un label français, soit 1 108 parts de fonds. Ces données ont permis une analyse uniquement sur le taux des frais sur encours (TFE), c’est-à-dire une agrégation des frais courants et des commissions de performance. Les constats de cette étude sont donc basés sur une vision partielle des frais facturés aux investisseurs.

Cette analyse met en évidence que les parts de fonds prenant en compte des critères extra-financiers tendraient, sur la période 2012-2018, à être moins chères que leurs équivalents sans approche extra-financière. Une part de fonds revendiquant l’intégration de critères extra-financiers dans son nom et détenant un label aurait été en moyenne moins chère de 0,17 point de pourcentage qu’une part de fonds standard équivalente sur la période d’analyse. Un test de robustesse mené sur l’année 2019 semble confirmer la validité des résultats. Sur l’échantillon total en 2019, le TFE d’un fonds sans aucune référence extra-financière serait 0,10 point de pourcentage supérieur à celui d’un fonds revendiquant la prise en compte de critères extra-financiers et détenteur d’un label.

Ce coût moindre pourrait s’expliquer par la politique volontariste des sociétés de gestion, ou encore des frais de gestion moindres correspondant à un périmètre d’actifs réduit… L’AMF observe que ces résultats doivent être considérés avec précaution : la période étudiée correspond à une phase de structuration du marché de l’extra-financier qui n’est peut-être pas représentative de la situation actuelle.

Afin de lutter contre le greenwashing et d’aider les épargnants à identifier plus facilement les fonds verts, un certain nombre de labels ont été mis en place. L’AMF a publié une doctrine en 2020 qui impose des standards minimaux pour les produits qui communiquent sur la prise en compte des critères extra-financiers. Par ailleurs, il est primordial de promouvoir la transparence sur les frais pour renforcer la confiance des épargnants et ainsi permettre une mobilisation plus importante de l’épargne pour le financement de l’économie.

Sources :
Rédaction
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