Inégalité femmes-hommes : le Val-de-Marne ne fait pas exception
Enseignement, travail, mode de vie, ou encore salaires, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dévoile dans un rapport étoffé les chiffres-clés de l’égalité femmes-hommes en Île-de-France. Un dossier dans lequel chaque département dispose de ses propres statistiques. Le Val-de-Marne (94) n’échappe pas aux grandes tendances corrélées au genre.
Dans le Val-de-Marne, comme partout ailleurs en Île-de-France, les différences liées au genre ont la vie dure ! Des femmes surreprésentées dans certains domaines d’activité et qui gagnent des salaires bien inférieurs à ceux de leurs collègues masculins, des hommes, quant à eux, vivant moins longtemps mais également moins souvent sans emploi, les Val-de-Marnais, à quelques données près, n’échappent pas aux tendances genrées d’après les chiffres de l’INSEE.
Ainsi, comme attendue, les femmes vivent en moyenne près de six ans de plus (85,3 contre 79,7) que les hommes dans le département. Une différence qui leur permet logiquement d’être plus nombreuses au sein de la population Val-de-Marnaise (51,9 %). Une supériorité numérique qui se retrouve également à un autre âge de la vie, celui des études. En effet, selon l’INSEE, 40 % des jeunes adultes féminins du département sont diplômés des études supérieures contre un peu plus de 27 % pour les jeunes hommes. A contrario ces derniers sont davantage plus nombreux à être sans diplômes ou avec le seul brevet des collèges (23,8 % contre 16,1 % pour les jeunes femmes).
Des inégalités structurelles
À l’heure de l’emploi, la différence s’inverse au profit du genre masculin. Ainsi, dans le département, si un peu plus de sept hommes sur dix ont un emploi, 65 % des femmes sont dans le même cas. Un écart quant au taux d’emploi qui est notamment particulièrement marqué de 25 à 49 ans, tranche d’âge dans laquelle 84 % des hommes ont un travail contre 77 % des femmes. C’est aussi après les premières années professionnelles que les inégalités salariales se creusent entre les Val-de-Marnais. « À temps de travail équivalent, le salaire annuel net moyen des femmes travaillant dans la région, dans le privé ou dans une entreprise publique, atteint 35 742 € en 2021 contre 41 514 € chez les hommes. Les femmes occupent moins souvent des emplois de cadres (38,0 % contre 40,1 % pour les hommes) et, lorsqu’elles sont cadres, elles perçoivent des salaires inférieurs à ceux des hommes (52 539 € contre 64 596 €) », indiquent notamment les auteurs du rapport qui précisent par ailleurs que « Les écarts de salaires versés sont plus marqués à Paris (23,5 %) mais aussi dans l’ouest de la région, atteignant 26,6 % dans les Yvelines et 21,7 % dans les Hauts-de-Seine », soit là où la part des emplois les plus qualifiés est la plus importante. Des inégalités salariales dont le corollaire se trouve dans le type d’activité exercé par chacun des sexes.
Cloisonnement professionnel
Dans le détail, les métiers liés aux soins de la personne sont presque exclusivement pratiqués par des femmes. Elles représentent ainsi 98 % des assistants maternels, 94 % des aides à domicile, 91 % des aides-soignants ou encore 87,5 % des infirmiers et sages-femmes dans le département. Les hommes, quant à eux, sont surreprésentés, sans surprise, dans les métiers du bâtiment, de la logistique et de la sécurité. Un cloisonnement professionnel selon le sexe qui trouve son origine dans les choix d’orientation opérés après le collège. « En lycée général, trois élèves sur quatre qui suivent des spécialités de sciences humaines (littérature, philosophie, langues et cultures étrangères et régionales) sont des jeunes filles. En revanche, leur proportion n’est que de 42 % en spécialité de mathématiques, comme au niveau national, et plus faible encore dans les deux spécialités techniques (sciences de l’ingénieur, 16,4 %, et sciences du numérique, 15,2 %), bien qu’au-dessus de la moyenne nationale (13,6 % et 13,0 %) », stipule le rapport. De la même manière, au lycée professionnel, les femmes occupent massivement (97,5 %) les formations liées aux soins (coiffure, esthétique, etc.) mais sont totalement absentes de celles liées aux énergies (0 %), à l’électronique (1,2 %) ou à la mécanique (3 %). Une réalité genrée dans l’apprentissage qui n’est bien sûr pas la particularité du Val-de-Marne et qui s’observe également dans les autres départements franciliens et français selon l’INSEE.
D’autre part, si le monde professionnel souffre encore d’inégalités significatives, le sport n’est pas en reste. Parmi les 32 000 licenciés dans le football que compte le département, seuls 8 % sont des femmes. Minoritaires également dans le tennis (28,3 %) ou le basket-ball (27,8 %), elles sont en revanche majoritaires dans la natation (54,6 %) détaille le rapport. Enfin, dans le Val-de-Marne, si la parité est bien respectée au sein des conseils municipaux, 22 % des mairies uniquement sont administrées par des femmes. Un décalage évocateur, semble-t-il, d’un plafond de verre pour le genre féminin.
Référence : AJU013c0