48 heures chrono !
Sonatine Éditions
L’Afrique du Sud est un pays dangereux. Le taux de criminalité est l’un des plus importants au monde. Viols, attaques à main armée, crimes, sont le lot commun des policiers du pays.
Avec un taux d’élucidation assez faible, la police est très critiquée, accusée de collusion et de corruption. Son travail est difficile et les séquelles de l’apartheid sont encore prégnantes dans la société.
Alors quand de jeunes et riches Afrikaners viennent se dévergonder pour un week-end au Cap et qu’ils renversent avec leur bolide une jeune fille noire, la laissant mourir sur le bas-côté de la route, ils ne sont pas inquiets.
Le fils de bonne famille à l’origine de l’accident, trop saoul pour savoir qu’il a commis un crime, est rapatrié en urgence chez sa mère.
Margot Le Roux est la propriétaire de mines dans la région du Cap Nord ; une femme forte, riche, à poigne, qui ne souffre pas qu’on lui tienne tête. Pour elle, il est impossible que son fils puisse être inquiété suite à la mort d’une pauvresse des bas-fonds du Cap. Il est promis à un avenir brillant, il ne peut donc aller en prison « pour une erreur de jeunesse ».
Margot mettra tout en œuvre pour le protéger.
Mais c’est sans compter sur Radebe Turner, flic à la criminelle du Cap, homme intègre et incorruptible. La découverte du cadavre réveillera en lui de vieilles blessures.
L’enquête n’est pas très difficile à mener. Les responsables sont vite identifiés par Turner. Une course-poursuite, en 48 heures chrono, à la vie à la mort, va être lancée, dont le héros, Turner, ne sortira pas indemne.
On l’aura compris le nouveau roman de Tim Willocks, La mort selon Turner, paru aux éditions Sonatine, n’est pas un roman policier au sens strict, les coupables étant identifiés dès le départ.
Il s’agit plus d’un thriller, d’une chasse à l’homme sur un territoire hostile, où seule « la loi de la terre » est immuable, celle des grands espaces désertiques, des lacs de sel du territoire du Cap-Nord, d’une histoire d’honneur, d’une quête de ce qui est juste ou de ce qui ne l’est pas !
La force de ce roman est dans le style brut et efficace de Tom Willocks, délaissant le roman historique. Il s’est attaché à décrire dans ce roman les points de vue des uns et des autres avec une réelle empathie pour ses personnages. Pour l’auteur, la frontière est ténue entre le bien et le mal…
Les personnages et la vitesse de narration donnent un vrai souffle à ce roman noir, le tout dans un univers angoissant autant qu’aride.
La découverte d’un auteur à la plume alerte, qui ne manquera pas de vous faire prendre la route pour le pays des rêves, mais quels rêves…?