Alice Pallot, Sarah Braeck et Laetitia Ky à la MAC : conjugaison des regards pour la biennale « Photoclimat »

Publié le 18/09/2023

Dans le cadre de la Biennale environnementale et sociale Photoclimat, la Maison des arts de Créteil organise une exposition du 22 septembre au 22 décembre 2023, qui prendra vie au travers des œuvres d’Alice Pallot, Sarah Braeck et Laetitia Ky.

Marées vertes, Algues maudites, a sea of tears, juin 2022

Alice Pallot

Première Biennale environnementale et sociale de Paris et de son agglomération, elle aura pour mission de donner de la visibilité à des ONG et des fondations à travers le prisme d’expositions photographiques, qui se tiendront durant un mois dans différents espaces culturels. La MAC consacre donc son exposition à Alice Pallot, Sarah Braeck et Laetitia Ky, trois artistes dont les regards éveillés convergent vers des préoccupations sociales et environnementales.

Alice Pallot y présentera sa série « Algues maudites : a sea of tears », nous soumettant un monde sous filtre vert, à la frontière de la photographie et des pratiques scientifiques. Une couleur généralement porteuse, dans les arts plastiques comme en littérature, d’une valeur symbolique ambivalente : si elle a souvent une connotation méliorative, incarnant les bienfaits de la nature, la croissance et le renouveau, elle est aussi une nuance maléfique, portée par des êtres inconnus, figures du mal, de l’étrange, de l’ailleurs (sorcières, martiens, génies des eaux et des bois). C’est plutôt à cette seconde représentation qu’appartiennent les nuances de vert du monde photographique quasi-surnaturel d’Alice Pallot, déployant une palette inventive afin de nous montrer l’étendue des dégâts causés par ces algues maudites, qui prolifèrent depuis plusieurs années dans les eaux littorales et les fleuves bretons. Photographies sous-marines aux lueurs irréelles, utilisation de la matière gluante et fluorescente des plantes comme filtre pour l’objectif, imagerie scientifique : Alice Pallot fait appel à des techniques et à un imaginaire subtil pour refléter la pollution visuelle, olfactive, mais aussi toxique des espaces naturels touchés.

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Alice Pallot, Plage déchue, cyanobactéries, Algues maudites, a sea of tears, juin 2022

Sarah Braeck, dans sa série « courants de lumière », met de même en scène des forêts d’algues, mais en s’attachant aux bienfaits de ces végétaux marins. En effet, hors algues toxiques, elles sont des puits de carbone aussi efficaces que les forêts terrestres. L’artiste métamorphose des clichés récoltés auprès de chercheurs (de la Station biologique de Roscoff ou de l’Institut de microbiologie marine Max Planck notamment) en des compositions picturales, presque impressionnistes, retravaillant par touches de couleur et avec des bains d’eau le mouvement des paysages et des algues, dont les contours devenus flous créent des tableaux d’une grande douceur. Elle décline également une série d’originaux « portraits » d’algues, nous offrant d’oniriques jeux de transparence et de couleurs aux effets solarisés.

Sarah Braeck

Alice Pallot, Sarah Braeck et Laetitia Ky à la MAC : conjugaison des regards pour la biennale « Photoclimat »

Laetitia Ky, quant à elle, s’attache à honorer les cheveux crépus à travers des sculptures capillaires monumentales en tresses, qu’elle réalise avec ses propres cheveux, enrichis d’extensions. Ces sculptures vertigineuses, tout en faisant un pied de nez aux cheveux lisses, imposés comme la norme occidentale, sont aussi porteuses de messages politiques, évoquant l’égalité des sexes, le viol, l’inceste, et bien d’autres sujets de société.

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