Besançon, une ville liée au temps qui passe

Publié le 23/08/2017

Dans la capitale horlogère qu’est Besançon, vagabonder sur la thématique du temps donne l’occasion de visites de musées, d’entreprises, lesquels témoignent de l’activité économique florissante du Doubs dans ce domaine.

Le Palais Granvelle ou le musée du temps

Le palais Granvelle.

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L’horloge astronomique.

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À l’origine du bâtiment, un couvent de carmes au Moyen-Âge ; mais c’est surtout à la famille Granvelle et au mouvement artistique italien du XVe siècle que l’on doit la splendeur de l’édifice. Au tout début du XVIe siècle, Nicolas Perrenot de Granvelle, parlementaire et ambassadeur auprès de Marguerite d’Autriche, se fait remarquer par Charles Quint qui l’anoblit et le nomme garde des Sceaux. C’est à lui que l’on doit, réussite professionnelle aidant, l’acquisition du palais et de domaines agricoles voisins, ses aménagements dans toute la première moitié du XVIe siècle.

Hélas, au fil des siècles, le palais Granvelle va connaître des propriétaires moins soucieux de l’état et de l’entretien du bâtiment. Autant dire que l’ensemble est en piètre état, n’ayant pas été entretenu pendant plusieurs décennies, jusqu’à sa reprise par la ville dans les années 1950. C’est à partir de 1960 que des travaux de grande ampleur sont décidés pour une restauration et un sauvetage du palais Granvelle ; dans le souci de préserver les quatre corps de bâtiment, les fenêtres à meneaux Renaissance, le toit aux tuiles vernissées.

Il faut absolument admirer la fameuse Leroy 01, la montre qui fut longtemps la plus compliquée au monde, l’ensemble de boîtes de montres aux innombrables décors, la belle sculpture en bronze de « la petite sirène » qui faisait partie de la fontaine de la cour, la suite de plusieurs tapisseries en laine et soie sur la vie de Charles Quint, datant du XVIIe siècle, la Déploration sur le Christ mort de Bronzino (fin de la Renaissance italienne), le Cerf aux armes des Granvelle de la fin du XVe siècle, ainsi que le travail de charpente du second étage.

L’horloge astronomique de la ville

Sublime et incontournable œuvre d’une balade à Besançon sur le temps, l’horloge astronomique est unique en France.

En passant sous la porte noire, vous ne voyez qu’un classique et assez simple cadran horloger dans la tour principale de la cathédrale Saint-Jean-Saint-Étienne et pourtant celui-ci règle la vie des Bisontins.

Étrange cependant, en visitant la cathédrale, le mécanisme de ce cadran est invisible, alors que dans les cathédrales de Strasbourg et de Lyon, les horloges sont situées sur les bas-côtés de l’édifice. Soyez ingénieux, contournez la cathédrale pour découvrir, dans une des parties basses du clocher, une imposante horloge de près de 6 mètres de haut.

Conçue en 2 ans et demi entre 1858 et 1860 par un horloger de Beauvais, Auguste Lucien Vérité, pour le compte du cardinal Mathieu, l’horloge est le point central d’un très important et compliqué mécanisme.

30 000 pièces, 57 cadrans, des poids de 40 et de 20 kg, plus de 120 indications « interconnectées » dirait-on aujourd’hui… Cette horloge est une prouesse technique révélant les heures, les dates, les saisons, les signes du zodiaque, les éclipses solaires, les phases de la lune, les dates du calendrier théologique… Si vous n’êtes pas féru des principes de Copernic, de Newton et de Galilée, la compréhension de toutes les indications du mécanisme n’est pas évidente ! Ouvrez seulement les yeux pour admirer, c’est amplement suffisant !

Un chevet en fer forgé, des parties en bois de poirier, des personnages fantasmagoriques aux antipodes des versions habituelles de l’enfer et du paradis, de charmantes scènes en relief qui bougent, des automates qui s’agitent au gré des heures qui s’écoulent, tout le mécanisme est un très précieux travail d’orfèvre.

Face à cette horloge-là, le regard des adultes brille et s’émerveille autant que celui des enfants le jour de Noël !

Vuillemin : « le » spécialiste des horloges comtoises

Spécialiste de l’horloge comtoise, la manufacture Vuillemin jette un pont entre temps anciens et modernité.

La manufacture Vuillemin.

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Originaire du Haut Jura (région de Morbier et Morez) où elle fut créée au XVIIe siècle, la comtoise désigne une horloge de parquet, telle qu’il en existait dans tous les foyers français au XIXe siècle.

Partie intégrante du patrimoine français, la comtoise manque d’être abandonnée à la veille de la Seconde Guerre mondiale et il faut attendre les années 1970 pour qu’elle renaisse avec le retour en grâce du rustique. À cette époque, deux entreprises seulement, dont la Seramm dans le Doubs, la produisent. En 2010, Philippe Vuillemin reprend cette société et aujourd’hui, seule la manufacture Vuillemin fabrique pour le monde entier l’authentique comtoise.

Vuillemin est détentrice d’un réel et mythique savoir-faire horloger et perpétue l’invention, en 1660, des frères Mayet du mouvement d’horloge mécanique dit cage-fer. Pour cette raison, la manufacture installée non loin de Besançon a été labellisée « Entreprise du patrimoine vivant » en 2012.

Faire un tour dans les ateliers permet de comprendre la complexité de l’horloge et surtout, de voir combien la créativité est grande. En effet, si les pièces au cadran blanc décoré et à la caisse en bois de merisier ou de chêne sont encore très nombreuses, le design a pris le dessus avec des caisses aux courbes étonnantes et aux matériaux ultra contemporains. Le cœur de l’horloge, son mouvement mécanique, demeure en grande partie en laiton, inox et acier. Mais les parties annexes se jouent des matériaux modernes avec plexiglas, peinture laquée or ou pepsy. Presque personnalisable à l’infini, chaque horloge est ainsi un modèle potentiellement unique.

Environ 300 horloges sortent de l’atelier et des mains expertes de quatre artisans.

On ne peut qu’applaudir ce « made in Doubs » et cette modernité du mouvement dans sa cage qui fait que les comtoises de 2017 ont, nous l’espérons, un bel avenir devant elles.

Pour les enfants, la Citadelle : parc animalier hors du temps !

La Citadelle.

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Mais si vous êtes accompagné d’enfants, la Citadelle sera avant tout pour eux un amusant zoo, un parc animalier à ciel ouvert. Et ce zoo occupe près d’un quart de la forteresse.

L’idée est ingénieuse : se servir des naturelles fortifications, des sauts de loups, des fossés comme autant de cages de pierre et de végétation pour les bêtes.

Du tigre aux primates, du cerf des Philippines aux mangoustes ; près de 800 animaux et 80 espèces vivent là en semi liberté. 70 % des espèces sont élevées dans le cadre d’un programme européen et international d’élevage et d’échange d’animaux.

Où se loger ? Où dîner ?

À l’Hôtel de Paris ou à l’Hôtel Vauban, préférez Le Sauvage : dans la vieille ville, au dessus de l’horloge astronomique ; c’est une petite merveille architecturale, car le lieu était un ancien couvent des minimes repris par des clarisses au milieu du XIXe siècle. Boiseries dans les salons, chambres donnant sur les jardins et les remparts plus loin, mobilier de brocante : l’endroit est paisible, élégant et intimiste. Côté restaurants, nombreuses sont les adresses : Brasserie 1802 pour profiter à l’extérieur de la place Granvelle et de ses arbres majestueux ; Le Poker d’As pour la rusticité toute comtoise de la décoration et des plats ancrés dans les traditions culinaires locales ; Le Manège au pied de la Citadelle pour se remettre de la balade qui monte et descend bien dans la forteresse de Vauban ; Le Saint-Pierre pour l’élégance et une carte raffinée et savoureuse.

LPA 23 Août. 2017, n° 128m1, p.14

Référence : LPA 23 Août. 2017, n° 128m1, p.14

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