C’est un Buffet !

Publié le 20/03/2023

Bernard Buffet, Le Torero (1963), huile sur toile

Art Valorem

Bernard Buffet ne pouvant plus peindre à la suite d’une maladie et d’une fracture du poignet, choisit de quitter le monde le 4 octobre 1999. La peinture ne l’a pas abandonné pour autant. Si décriée fut-elle, tout en étant encore plus admirée, elle poursuit son essor dans le monde de l’art. On peut estimer son œuvre à plus de 10 000 numéros, eu égard au fait que Bernard Buffet créait en moyenne 150 œuvres par an. À partir de 1962, il les confia à une seule galerie, celle de Maurice Garnier, qui n’avait qu’un artiste en charge, avec un vernissage annuel, le premier vendredi de février. Christine Poirot-Delpech (1933-2022), collaboratrice et assistante de cette galerie Maurice Garnier entre 1972 et 2002, se concentra uniquement sur la carrière de Bernard Buffet. Durant ces années, elle a noué une relation privilégiée avec le couple qu’il formait avec son épouse Annabel (1928-2005). Il n’est pas étonnant que Christine Poirot-Delpech, première femme de l’écrivain et académicien Bertrand Poirot-Delpech et surtout la fille du peintre Madeleine Kula, connue sous le nom de Luka (1894-1989), formée à l’art, ait collectionnée des tableaux, notamment ceux de Bernard Buffet. Cette réunion particulière, comprenant 25 tableaux réalisés entre 1949 et 1990 et également une sélection de lithographies, des albums parmi ses principaux thèmes, sera dispersée le 6 avril à Drouot par la maison Art Valorem.

Le trait de Bernard Buffet est considéré par certains critiques comme tragique, voire implacable. Son style est immédiatement reconnaissable « et d’une écriture inoubliable », selon le mot de Lydia Harambourg, correspondante de l’Académie des Beaux-Arts où le peintre avait été élu en 1974. Une Tête d’écorché de face de la série du même nom datant de 1964 (162 x 131 cm), est estimée 120 000/150 000 € ; un portrait de Torero de 1963 (130 x 197 cm) pourrait atteindre 150 000/160 000 € comme Les Folles, femmes à l’éventail de 1970 (147 x 115 cm), tableau estimé à 150 000/220 000 €.

Ces huiles seront complétées par des œuvres gravées, comme les albums Toreros (1966), Carmen (1967), Mon Cirque (1968), Jeux de dames (1970), L’Enfer de Dante (1976), La Révolution française (1977), Venise (1986), Don Quichotte (1989). Bernard Buffet réalisa en effet de nombreuses lithographies, une technique qu’il expérimenta à partir de 1968. Amoureux du théâtre, il travailla pour les ballets de Roland Petit. En 1962, il réalisa les décors et les costumes pour Carmen de Bizet pour l’Opéra de Marseille. Il était aussi le peintre des séries. Après Passion (1952), il composa une thématique annuelle de 8 toiles. Celle de 1999 comprenant 25 tableaux, était consacrée à la Mort. Une prémonition ? Ses cendres ont été dispersées dans le parc du Musée Bernard Buffet à Higashino-Hachibudaira, ville de Nagaizumi au Japon.

Art Valorem, 43 rue de Trévise, 75009 Paris

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