Clap de la BRAFA, 70e

Publié le 10/01/2025

BRAFA ART FAIR 2025

La première Foire des Antiquaires de Belgique s’est tenue en 1956 à la Salle Arlequin dans les Galeries Louise à Bruxelles. Durant près de soixante-dix ans, cette manifestation s’est peu à peu imposée et a gagné en prestige pour se hisser au rang de l’une des plus importantes réunions dans le monde de l’art. Nommée depuis BRAFA Art Fair, elle est devenue un rendez-vous pour les amateurs, les collectionneurs et les experts, avec, en plus, cette élégance et cette bonhomie propre à l’esprit belge. Désormais installée à Brussels Expo, la BRAFA rassemblera, du 26 janvier au 2 février, 130 galeries venant de 16 pays. Depuis quelques années, il est de bon ton d’inviter un artiste contemporain. Cette année, on pourra peut-être écouter l’air de la chevauchée des Walkyries de Wagner, en présence de deux sculptures inspirées de figures féminines de la mythologie nordique qui survolaient les champs de bataille, ramenant les guerriers les plus courageux à la vie pour rejoindre les divinités au Valhalla. Ces œuvres ont été réalisées en textile par Joana Vasconcelos (née en 1971).

Plus précisément, on pourra faire son marché en parcourant les stands des nouvelles galeries, comme Colnaghi de Londres, avec de Jacob Jordaens (Anvers, 1593-1678), Tribune de musiciens dans une loggia, (vers 1635, aquarelle, gouache, craie rouge, plume, encre brune et lavis brun sur papier couché, 34,5 x 28,2 cm). Voire, chez Hoffmans Antiques, une paire de fauteuils gustaviens en bois doré et bronzé (vers 1810. H 85 x L 63 x P 50 cm) d’Ephraim Ståhl (1768-1820). On découvrira aussi la galerie lisboète J. Baptista qui proposera notamment de la joaillerie et de l’argenterie portugaises. Plus insolite, la bien nommée Stone Gallery (Baarn) exposera des cristaux, fossiles et météorites.

Nous apprécions découvrir des objets insolites nés de l’imagination d’authentiques créateurs, comme cet Oiseau des îles, réalisé en 2002 par l’artiste géorgien Goudji (né en 1941). Cet oiseau, présenté par la Galerie Capazza, est en or, lapis-lazuli, aventurine, nacre, onyx et jaspe. Son « vol » côtoie une paire de vases « Cluny » et « Senlis », en verre moulé avec poignées en bronze datés de 1925 de René Lalique (1860-1945). Nous sommes en Belgique, il aurait été inconcevable que l’on ne remarque pas une œuvre de Léon Spilliaert (1881-1946). La galerie Patrick Derom mettra en avant un dessin intitulé : le Cabinet mural avec tasse et « Le Carillon », daté de 1908 (encre de Chine, pinceau, aquarelle, crayon de cire sur papier). Insolite, troublant, visionnaire, tels sont les adjectifs le plus souvent utilisés pour qualifier la production de cet artiste originaire d’Ostende. Admirateur de la poésie symboliste, amoureux des ambiances nocturnes, chantre de la solitude et de l’absence, il a exploré des lieux mystérieux, et dévoilé ce que cache la réalité apparemment anodine, ce que nous retrouvons avec la vision fragmentée de ce bureau.

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