Dantesque

Publié le 02/02/2022

Gallimard

La Divine comédie est en fait une suite de trois cantiques, eux-mêmes subdivisés en chants assez courts d’une centaine de vers. Le nombre total des chants est de cent. La première partie, L’Enfer, sert d’introduction à toute l’œuvre. C’est le passage le plus dramatique et le plus connu. Le Purgatoire et le Paradis sont plus cléments. Le poète converse avec Béatrice, mais aussi avec d’illustres penseurs qu’il croise en traversant les différents cercles du ciel. Ce poème, considéré comme l’un des plus beaux textes de la littérature, est aussi une encyclopédie de la science du temps de Dante.

Avant l’édition princeps imprimée en 1472, deux tercets extraits du Chant XXIV de L’Inferno furent cités dans les Opera de Lactantius Firaiianu. Cet incunable est le cinquième livre à avoir été imprimé en Italie. Il est à la fois le premier ouvrage contenant un texte en langue italienne, et le premier à inclure une citation de Dante. On ne compte pas moins d’une dizaine d’éditions incunables. Il semblerait que la plus intéressante soit la sixième, Commedia, avec le commentaire de Benvenuto da Imola. L’avant-dernier incunable, dite « celle de Venise », avec les commentaires de Cristoforo Landino en caractères romains, est ornée de gravures en bois, 3 grandes et 97 petites, que l’on attribue parfois à Mantegna. Si l’on fait le compte du nombre d’éditions de la Commedia, on trouve 15 incunables, 34 du Cinquecento, 3 du XVIIe siècle, 32 du XVIIIe siècle, et plus de 400 du XIXe siècle. Sur ce nombre, on pourrait s’étonner que la bibliographie dantesque ne comprenne que quelques centaines d’éditions remarquables. La plupart d’entre elles date du XVIe siècle. L’une d’elles, reliée en vélin rigide, titre calligraphié à l’encre au dos, a été adjugée 3 790 €, salle Rossini, le 15 juin 2021, par la maison Millon. Cette édition vénitienne, avec les commentaires de l’humaniste florentin Cristoforo Landino, reproduit les illustrations de l’édition de 1491, plus un portrait de Dante vu de profil.

Durant le siècle suivant le XVIe, le poème fut complètement oublié, si l’on fait exception de trois éditions de petit format et sans aucunes prétentions littéraires ; ces éditions, dont la dernière parut en 1629, ont servi presque davantage comme bibelot que comme livre. Durant les trois générations qui suivirent, il n’y eut plus une seule édition du poète jusqu’à l’apogée au XIXe siècle. Celui-ci a été marqué par l’édition illustrée par Gustave Doré (Paris, L. Hachette et Cie), dont un exemplaire a été vendu 300 €, à Drouot, le 24 juin 2021 par la maison Delon-Hoebanx.

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