De Concarneau à Pont-Aven
Focus sur Concarneau, une des villes majeures du Finistère et visite de la ville close, de sa thalasso et, à quelques kilomètres de là, du mythique musée de Pont-Aven.
Pour des activités de visite architecturale et de détente, Concarneau s’impose dans le Finistère, tant pour sa citadelle posée sur la mer que pour son hôtel-thalasso et spa marin, qui propose une réelle parenthèse permettant de se ressourcer.
Sur le port de Concarneau.
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Le cœur historique de la ville de Concarneau
Ville-Close : drôle de nom pour une citadelle… Néanmoins justifié par le fait que la forteresse entourée d’eau protégeait les habitants en son sein. Étonnant d’appeler la rue principale Vauban alors que la citadelle n’a pas été construite par ce grand architecte du militaire !
Cet îlot est une petite merveille qu’il faut arpenter hors juillet et août si vous voulez en profiter. Ici, malgré le cadran solaire qui délivre ses horaires, le temps semble ne pas avoir de prise et la rue principale pourrait être une grosse artère médiévale.
Passés la grosse ancre, le beffroi et son campanile, les canons d’une frégate anti-corsaires anglais de 1780, un pont-levis permet d’accéder à l’intérieur du fort et à sa rue principale dont le nom est une juste reconnaissance à Vauban, ce génie des fortifications.
L’église Saint-Guénolé renvoie aux origines de l’île fortifiée : l’isle de Conq des années 1050 qui était un hameau de pêcheurs. Afin de maintenir cette bourgade, les comtes de Cornouaille cédèrent 5 maisons aux moines de l’abbaye de Landévennec « à charge pour eux d’établir un prieuré qui allait devenir la première église de Concarneau », précise un historien de la Ville Bleue. Depuis cette époque, les remparts demeurent inflexibles contre vents et marées militaires, météorologiques et financiers. Classée monument historique, la Ville-Close a ainsi de beaux jours devant elle.
Détente assurée au Thalasso Concarneau Spa Marin Resort
Situé à 2 km à peine de Concarneau, le récent hôtel thalasso a l’avantage d’être au calme avec toutefois la possibilité d’être facilement en ville à pied ou en vélo.
Près de 70 chambres, dont 80 % d’entre elles ont une vue sur la mer et la plage des Sables Blancs, ou une quarantaine d’appartements neufs situés dans le prolongement de la thalasso. Pour plus de bien-être et de farniente, optez pour l’hôtel aux chambres spacieuses et aux larges baies vitrées pour des levers et couchers de soleil sur l’océan.
Les plus ici sont le professionnalisme d’un personnel très accueillant qui vous chouchoute dans un décor assez contemporain fait de bois et de pierres granitiques.
Au programme divers protocoles de soins et de massages allant des enveloppements d’algues et lit hydromassant aux modelages suédois, californien, indocéane à l’huile de sésame chaude, aux ballotins, aux coquillages… Un certain nombre de rituels comme dans bien d’autres thalassos mais qui sont ici accompagnés de la technicité des mains des masseuses et de l’expertise connue des soins Thalgo.
Peinture impressionniste à Pont-Aven
Pourquoi Pont-Aven est-elle connue bien au-delà de l’Hexagone ? Tout simplement à cause de son charme indéniable, de ses atouts patrimoniaux et naturels. Donc avant même d’aller voir ce fameux musée de l’École de Pont-Aven, il faut déambuler entre les vieilles maisons (seulement une quinzaine autrefois), remonter le cours de l’Aven à la recherche de l’un des 14 moulins (par des plaques en bois certains sont décrits et encore visibles tels les moulins Ty Meur, de la Porte Neuve, de Rosmadec, de Penarros, du Grand Poulguin), se promener dans le Bois d’Amour.
En s’imprégnant d’une ruelle étroite, en flânant dans un chemin escarpé, en écoutant le clapotis de l’eau entre les roches et sur les pales des moulins, certains sens sont en éveil et surtout on appréhende mieux les toiles exposées dans le musée.
On comprend pourquoi Pont-Aven a depuis plus d’un siècle attiré les artistes. Étretat, les rives de la Seine, le soleil méditerranéen : certains lieux sont comme un aimant irrésistible pour le talent et l’art, car ils préservent en eux-mêmes une certaine magie. Et cette petite bourgade bretonne est de ces aimants-là. Elle a inspiré certains génies, même si, au-delà de l’accueil de la population locale, la gentillesse et la générosité de Julia Guillou, la « bonne hôtesse » ont grandement contribué à attirer les premiers peintres cosmopolites, en particulier les Américains comme Robert Wylie.
L’académicien Jean-Marie Rouart souligne néanmoins que Pont-Aven n’aurait jamais abrité tant de peintres si le génie diabolique de Paul Gauguin n’était pas venu ici, au fond du Finistère, apporter une nouvelle flamme à l’Impressionnisme en chahutant la douceur de ses paysages assoupis.
Du conflit artistique entre Paul Gauguin et Émile Bernard naîtra une belle fécondité artistique dont témoignent les toiles de Maurice Denis, Émile Jourdan, Henry Moret, Paul Sérusier… À l’opposé de la quiétude de l’École de Barbizon qui a contribué à la sérénité d’artistes comme Corot ou Millet, Pont-Aven est « enrichie par le feu d’un génie tumultueux ».
Réunis par Alexandre Mouradian, un féru d’histoire de l’art subjugué par la vision d’une toile d’Émile Bernard préfigurant selon lui Modigliani, tous les peintres continuent à vivre et à hanter le Pont-Aven qu’ils aimaient via cette collection et ce musée qui leur sont consacrés.
Grâce au synthétisme d’Émile Bernard émergeront d’autres courants : le Fauvisme, le mouvement Nabi, l’Abstraction. Une peinture issue de l’imaginaire a germé et Pont-Aven est devenu le berceau de la modernité.
Collections permanentes, exposition temporaire, interactions chromatiques de Matali Crasset dans l’ex-salle à manger sont donc à voir dans le musée qui a trouvé une nouvelle implantation après 3 ans de travaux dans l’hôtel Julia, adresse incontournable de tous les peintres.
Outre les nombreuses galeries d’art, poursuivez votre balade et pour revenir à des choses plus terre à terre, dans le village même, deux adresses pour becs sucrés : la biscuiterie Traou Mad et la chocolaterie de Pont-Aven dans une des plus belles et vieilles maisons du village pour son charmant et très gourmand salon de thé.
Un peu plus loin sur le pays de Névez la nature est totalement préservée entre océan et petites criques, entre prés verdoyants et rochers bruts. Au bord de l’Aven, Kerdruc est comme un fjord posé à l’embouchure de la rivière Aven (sans montagne bien sûr !). Comme à l’autre bout du monde, des huîtres de Belon, des creuses de Bretagne peuvent être mangées avec un petit verre de Muscadet chez Laurent Publier et vous serez presque les pieds dans l’eau ou en terrasse chauffée selon la météo.