Derniers jours pour l’exposition Les Dépossédés à Malakoff

Publié le 27/11/2023

L’exposition Les Dépossédés d’Elika Hedayat, qui se tient jusqu’au 10 décembre 2023 à la Maison des Arts de Malakoff, se présente comme une réflexion artistique profonde et multidisciplinaire. Inspirée par l’œuvre de l’écrivaine américaine, Ursula K. Le Guin, Elika Hedayat explore des thématiques contemporaines telles que l’écologie, le genre, le féminisme, et la condition humaine à travers un mélange de techniques incluant dessin, peinture, fresque, animation, et vidéo.

Elika Hedayat, n°14, série « Les dépossédés », 2023, peinture à l’huile, 130 x 162 cm

Galerie Aline Vida

L’artiste, née à Téhéran en 1979, vit et travaille entre Paris et Téhéran. Formée à l’Université publique d’art de Téhéran, puis à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris sous la tutelle d’Annette Messager, elle a également étudié le cinéma à l’université Emily Carr au Canada. Elika Hedayat est connue pour son utilisation de témoignages et de documentaires expérimentaux, créant des récits qui allient réalité, mémoire et imaginaire.

« Depuis des années, dans ma démarche artistique et mes dessins, je mets en scène un monde imaginaire tel que le souhaite un système de pouvoir idéologique en quête d’utopie. Système qui est pourtant fasciné par la modernité, la technologie et les médias et qui aimerait s’en servir pour arriver un jour à ce monde qu’il considère être parfait. Dans mes travaux, on voit ce système idéologique devenir difforme, mutilé. À force de vouloir réaliser l’utopie, il donne naissance à un monde chaotique, une dystopie. Dans mes dessins, la figure humaine s’entremêle parfois à l’animal et l’animal au végétal. Le rapport au corps et au sexe, le pouvoir, la domination et la mutation sont les noyaux durs de mon travail », indique Elika Hedayat.

Dans Les Dépossédés, elle présente un univers à la fois chaotique et imaginaire, reflétant ses préoccupations et son vécu personnel. L’exposition, loin d’être purement décorative, se veut un commentaire sur des sujets universels, allant de la révolte iranienne à des thèmes plus larges comme l’identité de genre et l’écologie. Ses œuvres, riches en personnages humains et animaux, invitent à une réflexion profonde sur le monde.

Ce projet est aussi un témoignage de l’indépendance artistique d’Elika Hedayat. Son parcours, marqué par son exil et sa double culture, transparaît dans son travail, qui se distingue par une « rébellion graphique », selon les termes de la Maison des arts de Malakoff. Les Dépossédés est une invitation à contempler un art qui, tout en abordant des sujets violents, offre une expérience de contemplation et d’introspection, défiant les conventions sociales et artistiques.

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