Deux superbes adresses festives : 86 Champs et Café Pouchkine Paris
Vue globale 86 champs.
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Même gourmandise au sommet, décoration sublime bien que diamétralement opposée dans les deux endroits : les deux dernières adresses gourmandes de Paris, le 86 Champs et le Café Pouchkine Paris vont devenir « The place to be » ! À tester immédiatement avant qu’il n’y ait la queue pour y entrer !
86 Champs ou L’Occitane et Pierre Hermé
L’année 2017, année de tous les bonheurs pour Pierre Hermé ? Assurément…
Nomination très médiatisée de son titre de meilleur pâtissier au monde, mariage et ouverture d’une boutique sur la plus belle avenue de la capitale, les Champs-Élysées, tel est son palmarès en un an et occultant cette réussite, Pierre Hermé n’a aucunement la grosse tête et il sait rester un professionnel d’une grande gentillesse.
Si son nom s’affiche en gros sur la façade d’une boutique de 1 000 m2, c’est grâce à une rencontre entre Olivier Baussan, le fondateur de l’Occitane, la styliste Laura Gonzalez et lui-même. L’association entre les univers de la gastronomie, de la beauté, de l’architecture est logique puisque ces trois mondes font appel à trois de nos sens : le goût, l’odorat et la vue.
Goût du meilleur de la pâtisserie, car Pierre Hermé ne veux pas faire ici un restaurant gastronomique mais sa cuisine personnelle, simple et riche en saveurs. Connu pour ses macarons, son Ispahan et ses « Infiniment », il faut seulement se dire : « Je viens pour les pâtisseries d’Hermé ; mais que prendre avant ce sucré roi ? ». Du petit-déjeuner, où le granola Ispahan dispute sa place avec le croissant Ispahan, au déjeuner composé d’un ceviche de maigre aux agrumes et d’une tarte Infiniment Vanille, au goûter pour un chocolat chaud Mogador (chocolat noir et fruit de la passion), au dîner pour un foie gras de son amie Ferber et un mille-feuille praliné ; l’expérience est unique et l’important est de remonter le fil du menu pour sélectionner le salé qui conviendra au dessert souhaité. C’est donc là le contraire d’une démarche classique et habituelle !
Praliné.
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L’odorat n’est pas assez titillé des fumets des cuisines et du bar et on aimerait s’emplir les narines du fumé iodé de la poutargue qui lie des spaghettis, du citron chaud en vinaigrette qui nappe un cabillaud rôti, des notes végétales d’un thé oblong jade dong ding de Taïwan, du puissant chocolaté mentholé d’un café lapar Rouge du Brésil, du fruité parfumé d’un macaron jasmin-néroli-immortelle ou pamplemousse-rhubarbe. Lors de notre visite, les eaux de toilette de l’Occitane et ses cosmétiques parfumés ne s’étaient pas encore répandus dans la boutique. allez donc savoir si les deux vont faire bon mélange : l’avenir le dira…
Pour la vue, réussite totale avec un décor résolument gai et moderne totalement métissé : chêne, marbre, laiton, verre soufflé, céramiques artisanales s’égrenant dans des tonalités douces vertes, bleues, roses, orange encore adoucies par un plafond composé de 1 000 ballons en verre soufflé.
Le millefeuille Ispahan.
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Café Pouchkine Paris
C’est à Andrey Dellos, entrepreneur esthète qui a inauguré le premier café Pouchkine à Moscou en 1999, que l’on doit ce superbe écrin du XVIIIe siècle au cœur de Paris, à quelques mètres de la Madeleine.
Romantique, Andrey Dellos en tant que collectionneur et décorateur averti ne peut s’empêcher de faire revivre ici à travers les différents salons la magnificence des valeurs artistiques franco-russes au XVIIIe et XIXe siècles. La délicatesse et l’ultra féminité d’une Marie-Antoinette (boiseries dorées, médaillons antiques) se mêlent à un certain « classicisme catherinien » (miroirs peints comme ceux de Pavlovsk et de Tsarskoe Selo, cheminée en jaspe, trophées de guerre en bronze doré et escalier en fer forgé).
L’expérience est unique en un mélange « cabinet de curiosités – palais russes – propriétés Régence » et elle témoigne surtout de l’influence artistique de la France sur la Russie de l’époque.
Si l’écrin architectural et décoratif est conçu pour recevoir un style français, il en est de même pour la cuisine qui mixe des classiques russes (bortch, piroshki, pelmini, koulitch) à des incontournables de la gastronomie française (croque-Madame, foie gras de canard, suprême de volaille jaune des Landes, mille-feuille).
À la dégustation, un divin croque-Madame enroulé sur ses fromage et jambon fondus (18 €), des œufs Benedict et leur filet de truite fumée cachée sous la hollandaise (18 €), des pirohski aux champignons, au bœuf, aux légumes, au canard comme là-bas (20 € les 4), un sandre et une côtelette de veau Pojarski (25 €), c’est-à-dire panés d’un mélange de pain et de lait chaud, ce qui donne une fine couche croustillante comme une panure légère.
Mais dans cet antre hors du temps, le sucré monte sur la plus haute marche du podium et comme pour le 86 Champs, il s’agit de choisir ses déserts et ultérieurement son salé. Aux fours, Nina Métayer qui vient d’être élue en 2017 pâtissière de l’année par le Gault & Millau et Patrick Pailler, le chef exécutif. À eux deux ils font des prouesses avec des pavlovas très légers, une tarte au citron divine qui vous transporte à Menton, des Matriochkas qu’il faut couper en deux pour en saisir le cœur coulant, des macarons « yahourt » d’une tendresse fruitée infinie. Comptez quelques 7 € pour un gâteau et 1,90 € le macaron.
Salle du 86 Champs.
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Voilà pour les gourmets de tous âges des douceurs qui sont à déguster à toute heure de la journée du petit-déjeuner au souper.