Dijon version vintage pour des balades

Publié le 10/07/2018

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Balades rétro

En Solex ou en Coccinelle, partez à la découverte des vins de Bourgogne. Sensations et émotions garanties qui seront réconfortées par une halte gastronomique à l’Aspérule.

Qui n’a pas circulé étudiant en Solex ? Qui n’a pas retrouvé au fond du garage de son grand-père un vieux Solex et s’est offert une escapade ?

Lequel d’entre vous n’a pas conduit une Coccinelle ? Qui n’a pas circulé au volant de la mythique « voiture du peuple » commandée par Hitler comme outil de propagande du régime national-socialiste ?

Si vous avez environ 50 ans, les deux engins vous sont nécessairement familiers. Alors 2 heures ou une demi journée durant, retrouvez le plaisir de conduire ces véhicules.

Nostalgie, nostalgie… quand tu nous tiens !

Via le concept Justdijon qui fédère toute l’agglomération de la Cité des Ducs de Bourgogne autour de ses patrimoines pour les valoriser et en faire une marque ; nous avons pu tester ces deux activités : du Vélosolex le long de la voie verte de Dijon et en direction du Canal de Bourgogne, à la coccinelle sur la route des vins de Bourgogne.

Outre la joie de se retrouver à conduire deux « bons vieux copains », l’intérêt de telles balades est multiple : adopter une « slow attitude vacances » qui permet de profiter de la nature et de l’environnement en toute liberté ; revivre le passé avec bonheur et s’attirer la sympathie des passants toujours ravis de voir passer de vielles guimbardes.

À la tête de Solex Story, deux passionnés des 3800 qui les réparent, les bichonnent et les louent pour que vous puissiez vous évader. Ils sont à 10 mn de Dijon et proches de la voie verte dijonnaise qui longe un canal où il est amusant de voir une péniche attendre à l’écluse. 

Notre ressenti : la joie de retrouver le bruit du démarrage, la convivialité du moyen de transport et le capital sympathie qu’il déclenche. Cependant nous avions oublié l’odeur d’essence et d’huile qui s’échappe du moteur…

Mêmes sensations de joie à la conduite d’une Coccinelle des années 1960, une vieille grand-mère décapotable qui frise allègrement les 80 km/h. Mais attention, il faut oublier la conduite de nos turbos actuels et rester le pied au plancher ou la jambe alerte lors des changements de vitesse. La balade est une séance de musculation pour vos mollets !

En complète autonomie ou accompagnés si vous le préférez, 4 Coccinelles vous attendent chez MWT Meetings. Rouler entre les villages, admirer les châteaux, voir le travail dans les vignes : la balade en Coccinelle vous permet de bien appréhender l’activité hautement viticole de la région. Vous avez envie de vous arrêter au Clos de Vougeot, de voir les domaines d’Aloxe-Corton ou de Vosne-Romanée, de comprendre les Côtes de Nuits et de Beaune dans leur généralité au Château de Marsannay qui offre dégustations et explications pédagogiques ? Rien de plus simple : votre Coccinelle se faufile partout et attire également le regard des habitants des communes.

L’Aspérule

Pour vous remettre de vos émotions ; rien de mieux qu’une pause déjeuner à L’Aspérule, du chef japonais Keigo Kimura. Il a ouvert il y a à peine quelques mois ; assurément, l’étoile Michelin va venir le couronner l’an prochain ; ses prix sont loin d’être ceux d’un étoilé ; il propose une cuisine créative, avec de belles associations de fumaison, d’herbes sans pour autant tomber dans l’exotisme végétal et herbacé du savoyard Marc Veyrat (chez qui il a travaillé pendant 4 ans).

En deux mots, cela faisait longtemps que nous n’avions pas testé des plats aussi originaux et parfumés dans leurs saveurs. 

À la japonaise, le cadre est ultra épuré et c’est déjà là une manière de mettre en avant la seule assiette ou plutôt le ballet d’assiettes ; ayant choisi le menu dégustation.

Après une belle gougère, Bourgogne oblige, deux amuse-bouches pour ouvrir les papilles. De tendres et non filandreuses asperges juste snackées servies dans un jus de moules en un étonnant contraste légumes-mollusques, terre-iode ; un foie gras mi-cuit dont le gras et le fondant était contrebalancé par des pickles un peu aigres et des lamelles de truffes.

Le premier plat était un morceau de queue de homard étonnamment fumé aux sarments de vigne accompagné de la chair du crustacé roulée dans une feuille de chou. Exercice difficile que celui d’imposer une fumaison à une chair délicate dont il ne faut pas annihiler le goût ! L’équilibre était parfait et ni l’un ni l’autre ne se tuaient.

Ces premiers plats et le suivant étaient servis sur un beau Puligny Montrachet de François Carillon 2012 (72 €) qui faisait rougir de plaisir et de volupté notre voisin. Moins inédit mais présent pour tous les amateurs de poissons, le filet de Saint-Pierre était bien cuit, c’est-à-dire non rose et/ou saignant à l’arête comme ce fut la tendance il y a quelques temps, et proposé avec une émulsion douce au gingembre.

Le foie gras de l’Aspérule.

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Le plat principal de viande était du porc noir de Bigorre longuement grillé au Binchotan (charbon de bois japonais) et l’association osée d’agrumes et de piment sur le cochonnousa surpris, mais très agréablement convertis, car la légère acidité des fruits apportait une note exotique sans pour autant tomber dans une cuisine salée-sucrée. Bien sûr, sur un tel plat, nous avons mis de côté le vin blanc pour se concentrer sur une bouteille non moins prestigieuse, du Gevrey Chambertin Domaine de la Vougeraie Bel Air 2013 à 96 €.

Le repas aurait pu se clôturer sur un dessert aux fruits qui aurait apporté de la fraîcheur ; mais en bec sucré nous avons adoré le cube chocolat caramel fondant !

Les magnifiques desserts de l’Aspérule.

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Originaire d’Osaka, Kimura a été formé chez Robuchon, Coutanceau, Veyrat, avant d’ouvrir un premier restaurant à Auxerre où l’année suivant son ouverture il a obtenu une étoile. Il a laissé son second dans cet établissement pour ouvrir à Dijon ; autant dire que les inspecteurs du Michelin, du Gault & Millau s’ils font bien leur travail lui rendront rapidement visite. On lui souhaite ces reconnaissances officielles tout à fait méritées.

LPA 10 Juil. 2018, n° 137n3, p.15

Référence : LPA 10 Juil. 2018, n° 137n3, p.15

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