Du côté des variétés italiennes

Publié le 13/05/2019

Sony Music Latin

On parle discrètement de la nouvelle fiancée de Di Maio. La Stampa offre à voir une publicité où des joueurs de la Juve disent leur amour d’une marque de pâtes. Les plages de Diano Marina se remplissent au printemps. Et dans les stations-service sur les autoroutes, trois albums de variétés espèrent être portés en triomphe.

Il Volo, Musica. C’était en 2010. Ce groupe de trois jeunes garçons, Piero, Gianluca, Ignazio, chacun avec un look et un genre, surtout un timbre, sort un premier album qui fait mouche. Ils sont depuis les vedettes du genre « pop opéra ». Sérieux, sympathiques, s’amusant volontiers sur scène, discutant avec le public, ils maîtrisent les grands airs d’opéra et les standards de la variété italienne. On se souvient de leur passage à L’Olympia devant un public debout et complice. En 2019, ils sortent ce Musica où ne figure cette fois qu’un vieux « classique » : l’Arrivederci Roma, dans un arrangement réussi. Le reste des chansons est signé par des pointures : entre autres, faute de pouvoir les citer tous, Tiziano Ferro, Gianna Nannini, qui cosigne deux morceaux, et Piero Romitelli.

Axé vers l’international et les tournées mondiales, Il Volo propose comme toujours quelques versions chantées en espagnol et en anglais. L’album est parfaitement produit sous la férule de Michele Canova Iorfida, qui joue aussi des synthétiseurs et des claviers. Les voix ont un peu évolué, le répertoire aussi. La tournée 2019 d’Il Volo s’annonce impressionnante : en mai le Japon, puis l’Italie, et l’Europe. Mais pas de dates (encore) en France !

Universal Music Italia

Ligabue, album rock. Autre album, autre genre, avec Ligabue qui occupe la scène depuis 1987. On est dans l’électrique et la pop rock. C’est très bon. Plusieurs tubes en puissance, si les radios veulent bien s’y mettre. Start est le titre de l’album. Ligabue signe la totalité des morceaux, paroles et musique. Le son est maîtrisé, l’ensemble mélodique, le personnel sacrément efficace. Un bel album grave, mais qui donne la pêche !

Celentano et le projet Adrian. Celentano, l’icône absolue, le joyeux luron, le chanteur engagé, celui-là même qui explosa avec 24 000 Baci dans le film La Dolce Vita, et son jeu de jambes, est toujours sur le devant de la scène et des présentoirs. On en est ravis.

Le voici de retour avec ce projet Adrian dans cette nouvelle production du Clan Celentano. Des reprises et des remix encore sur l’inusable, insubmersible, éternel Prisencolinensinainciusol ou celles d’I Want To Know. L’album est une sorte de compilation avec des retours sur quelques chansons entre 1969 et 2019. Tout est délicieux, comme la voix évidemment, reconnaissable entre toutes d’Adriano devenu, pour la cause et ce projet, Adrian. Ce double CD est à parier un futur collector. En effet, à l’intérieur de l’écrin, deux livrets dessinés par Milo Manara mettent en scène les rêves coquins et joyeux d’Adrian ; l’autre, plus sombre, évoque un monde inquiétant dans lequel Adrian doit faire face.

Autre raison de ne pas passer à côté : le grand Nicola Piovani (La vie est belle) a participé au projet signant, orchestrant et dirigeant la musique originale du CD 2.

LPA 13 Mai. 2019, n° 143y5, p.14

Référence : LPA 13 Mai. 2019, n° 143y5, p.14

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