Écluse Saint-Honoré
Vue sur la grande fresque réalisée par Prual-Reavis.
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Voici un bar à vins, à mi-chemin entre le club londonien et le bar clandestin new-yorkais, au cœur de la place du Marché Saint-Honoré.
La décoration murale séduira les nostalgiques ; car, outre de larges fauteuils club en cuir, de grandes fresques murales de Roberto Prual-Reavis ornent les panneaux et représentent des interprètes, aujourd’hui décédés, des cabarets d’antan : Barbara, le mime Marceau, Brel… Dans les années 1950, ces artistes jouaient dans un cabaret, Rive gauche, appelé : « Écluse ». En 1975, ce haut lieu du music hall ferme ses portes pour se transformer en bar à vins trois ans plus tard.
Qu’à cela ne tienne : l’atmosphère de cette Écluse Saint-Honoré est toujours et toute autant sympathique ; sous l’œil goguenard des artistes sur les fresques, on vient encore discuter autour d’un verre ou deux, de charcuteries ou de fromages…
C’est le groupe Kaspia qui a repris cette institution au nom mythique. Parmi les trois bars « Écluse » existants à Madeleine – François Ier et Marché Saint-Honoré – nous avons découvert le dernier. Les mercredis soirs, l’ambiance festive du cabaret est doublement présente, avec un duo de musiciens jouant sur un piano qui a réellement appartenu à Barbara !
Une courte carte et quelques plats permettent de prendre un repas complet, avec une entrée type saumon fumé d’Écosse et tarama de la maison Kaspia (21 €), du foie gras de canard mi-cuit (23 €), ou une salade de lentilles, magrets séchés et foie gras (12 €). D’autres salades plus consistantes peuvent tenir lieu de plat unique ou principal, selon votre appétit et faim : chèvre rôti miel et noix ou salade césar au poulet (21 €).
En plat principal, des tartines chaudes, dont la superbe savoyarde aux pommes de terre, jambon ibérique et reblochon (16 €) ; d’excellents tortellinis aux cèpes posés sur une crème au foie gras (19 €), et un risotto bien crémeux aux lamelles de jambon blanc truffé (21 €).
Les tartares sont l’une des spécialités de la maison, qui ne se prive pas d’en faire de belles compositions : il n’existe pas moins de cinq tartares différents – aux noms évocateurs de Brassens, Barbara, Marceau, Ferré, Brel – agrémentés de bœuf, de saumon ou de veau (de 19 à 22 €). Pour finir en douceur, une ultime gâterie avec l’incontournable gâteau au chocolat, un mi-cuit mi-fondant, qui demeure au menu depuis 1978 (10 €).
Si vous venez ici, c’est que vous êtes un amateur de vin ; vous pouvez sélectionner une bouteille entière parmi les 200 références, qui vont du Pouilly-Fumé au Morgon, en passant par le Corton Charlemagne ou le Condrieu. Nous avons parcouru les belles propositions de Sauternes, de Pessac Léognan, de Saumur, de Volnay, de Pauillac, de Barolo et Priorat Merit, avant d’opter pour deux rouges qui ont conquis, avec un Châteauneuf du Pape, Domaine Saint-Préfert 2015 à 21 €, et un Margaux Château Boston 2012 à 15 € ; l’occasion de boire deux belles cuvées sans pour autant devoir payer le prix d’une bouteille entière !