Frida Kahlo, au-delà des apparences
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Le Palais Galliera célèbre Frida Kahlo. Une exposition pour entrer dans l’intimité de l’artiste peintre.
C’est l’une des artistes les plus reconnues et influentes du XXe siècle. L’exposition, « Frida Kahlo, au-delà des apparences », propose aux visiteurs de comprendre comment Frida Kahlo s’est « construit une identité à travers la manière de se présenter et de se représenter ».
À l’âge de 18 ans, Frida devient handicapée suite à un grave accident. Elle se consacre alors à la peinture et elle adopte le vêtement traditionnel mexicain, ce qui lui permet d’affirmer sa « mexicanité » et d’exprimer ses préoccupations identitaires. Ainsi, l’exposition retrace-t-elle la manière dont l’artiste a façonné son image, nourrie par son héritage culturel et par son expérience du genre et du handicap.
En étroite collaboration avec le Museo Frida Kahlo, l’exposition rassemble plus de 200 objets provenant de la Casa Azul, la maison où Frida est née et a grandi : vêtements, correspondances, accessoires, cosmétiques, médicaments, prothèses médicales… Mis sous scellés au décès de l’artiste en 1954 par son mari, le peintre mexicain Diego Rivera, ses effets personnels ont été redécouverts cinquante ans plus tard, en 2004. La collection comprend des robes traditionnelles Tehuana, des colliers précolombiens que Frida collectionnait, des exemplaires de corsets et de prothèses peints à la main.
Du point de vue purement artistique, on notera les liens de Frida Kahlo avec le groupe des Surréalistes. Comme cette artiste est une icône qui a influencé les designers et les couturiers contemporains, une collection capsule a été créée avec des pièces de Karl Lagerfeld pour Chanel, d’Alexander McQueen, de Jean-Paul Gaultier, de Riccardo Tisci pour Givenchy, de Maria Grazia Chiuri pour Dior.
Les salles se succèdent, rappelant les chapitres de la vie de l’artiste : la naissance de Frida d’une mère métisse d’origine espagnole et indigène et d’un père émigré allemand arrivé au Mexique en 1890 ; la maison familiale Casa Azul, où elle est née et est décédée, avec sa décoration de style européen augmentée par Frida et son époux d’art populaire mexicain, de sculptures préhispaniques, d’un jardin luxuriant, transformant le lieu en un microcosme du Mexique ; Gringolandia, nom donné par Frida Kahlo aux États-Unis où elle accompagne son mari peu de temps après son mariage et où elle est photographiée à San Francisco par de grands noms de la photographie ; Paris qui la fascine et où elle se rend invitée par André Breton, elle y est accueillie par Miró, Kandinsky, Picasso, Dora Maar et toutes sortes de pointures du surréalisme, écrira-t-elle ; ses tenues : entre sa polio et son accident, la jeune femme s’habille de manière non conventionnelle pour cacher ses misères et se revêt de blouses brodées, de jupes longues, de châles tissés, de coiffures élaborées interprétant alors sa mexicanité ; son handicap : l’accident qui a failli coûter la vie à Frida met brutalement fin à son rêve de devenir médecin, elle se consacrera à la peinture après avoir subi des dizaines d’opérations et sera contrainte de porter des corsets.
Particulièrement intéressantes sont les salles des couturiers contemporains qui ont rendu hommage, par leurs vêtements, à la façon dont Frida Kahlo s’habillait. Ces pièces présentées lors de différents défilés ces dernières années témoignent de la modernité et de l’actualité encore bien présentes de l’artiste mexicaine.
• Palais Galliera, 10 avenue Pierre 1er de Serbie, 75116 Paris
Jusqu’ au 5 mars 2023
Référence : AJU006e1