Geneviève Bayle, « Consolation »

Publié le 30/08/2022

Souviens-toi de Kamakura, bronze, par Geneviève Bayle

Geneviève Bayle

La rencontre avec les personnages sculptés par cette artiste est un moment précieux ; le visiteur demeure profondément marqué par la vérité qui les habite. Ils sont porteurs d’espoir en la vie, en l’être humain avec ses joies et ses douleurs, ses doutes, sa force et sa faiblesse. On les devine, pour certains, porteurs d’un sentiment mystique.

« Plus inexprimables que tout sont les œuvres d’art, ces êtres secrets dont la vie ne finit pas et que côtoie la nôtre qui passe ». Cette réflexion de Rainer Maria Rilke correspond à la démarche de Geneviève Bayle, dont la nouvelle exposition intitulée « Consolation » trouve remarquablement sa place dans les caves du XVIIIe siècle de l’abbaye Notre-Dame d’Orval en Belgique. Elle est en union intime avec ce lieu. Par les temps difficiles que vit le monde, cette œuvre à l’expression toujours juste réconforte.

Par sa technique personnelle maîtrisée, au modelé subtil, inventive tout en conservant l’esprit de la sculpture médiévale, Geneviève Bayle transmet les émotions diverses : amour, maternité, chant, contemplation, méditation, d’où certaines créations d’une grande force intérieure. Il lui arrive aussi de puiser ses sources dans l’Évangile : Le Puits ou Le Bon Samaritain exécuté en une matière superbement travaillée. Intemporelles, ces œuvres d’une authentique sincérité retiennent l’attention par leur sérénité, leur supplication, leur questionnement parfois. Toutes sont habitées d’une forte beauté intérieure.

Geneviève Bayle se révèle sensible aux événements du monde, aussi bien qu’à ceux de la vie quotidienne. C’est ainsi qu’elle sculpte La Rencontre, un couple à l’effusion intense et retenue tout à la fois. C’est aussi la sérénité, la joie intime lisible sur le visage, d’une jeune mère traitée dans la pureté des traits. Avec la même intensité, elle évoque Le Cri d’une femme habitée de douleur. Une grande diversité apparaît dans les thèmes choisis, tous empreints d’humanité. L’artiste synthétise avec bonheur ses personnages qui ne perdent rien de leur vérité. Aux visages lisses, expressifs, porteurs de leur mystère ou de leur abandon à leur destin, de leur foi aussi parfois, répond un corps au savant modelé, vivant. Parmi les sujets divers, une œuvre touchante, si humaine : Kamakura (Japon), où plusieurs temples évoquent le drame des enfants mort-nés symbolisés par la divinité « Jizô » ; Geneviève Bayle réalise pour l’illustrer une Mère de Tendresse, jeune femme toute de compassion, dont le corps protecteur porte une multitude de têtes d’enfants privés de la vie.

Pour cette créatrice, l’art apparaît indissociable de la vie ; à travers lui, elle communique sa réflexion sur l’humain associée à son chemin spirituel qui lui donne toujours cette espérance qu’elle souhaite transmettre.

• Abbaye Notre-Dame d’Orval, B-6823 Villers-devant-Orval, Belgique

Jusqu’au 4 septembre 2022

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