Gréoux-les-Bains, entre bain d’argile et cuisine santé-nature

Publié le 19/02/2020
Gréoux-les-Bains, entre bain d’argile et cuisine santé-nature
Hotel La Cremaillere, Greoux-les-Bains, dep 04, Ardeche, France

La Crémaillère.

Joël Damase

Le nom de Gréoux n’évoque peut-être rien pour vous !

Sachez cependant que cette station thermale des Alpes de Haute-Provence (qui appartient à la Chaîne thermale du Soleil et à la Compagnie des spas) est la troisième station d’eau thermale avec 35 000 curistes après Balaruc (env. 50 000 curistes) et Dax.

Une histoire millénaire

Les Celtes déjà s’étaient rendu compte des bienfaits d’une eau émergeant de terre à 42° ; d’où le nom de « Grésilium » (eau de la douleur). Puis le lieu est tombé dans l’oubli jusqu’à l’arrivée des chevaliers Hospitaliers, mais c’est surtout au XIXe siècle, grâce à la sœur de Napoléon, Pauline Borghèse, venue en séjour à Gréoux, qui a contribué à la renommée et renaissance de la station thermale.

Quelles pathologies traitées ?

Sulfurées, calciques, sodiques, magnésiennes, riches en oligo-éléments ; les eaux de Gréoux soignent principalement les affections rhumatismales (arthrose, lombalgie, ostéoporose, tendinite, sciatique, fibromyalgie…) et les affections des voies respiratoires (asthme, rhinosinusite, angine, otite, bronchite…).

Pour traiter et remédier à ces pathologies, des séjours de 3 semaines (18 jours) sur prescription médicale et remboursés par la sécurité sociale sont préconisés. Chaque curiste bénéficie de 4 soins par jour et s’il cumule les deux pathologies, 6 soins lui seront octroyés dans le service dit « standard ».

Au programme, des bains d’eau thermale, de boue, des cataplasmes, des douches, des massages sous eau, lesquels sont donnés plutôt les matins.

Quelques heures de rêve

Direction le service premium avec ses cabines spacieuses, sa décoration raffinée (marbre et émaux de Briare). Ici, l’atmosphère est nettement moins médicale et plus esthétique pour une clientèle plus jeune.

On profite déjà de salles lumineuses ouvertes sur le parc et d’un accompagnement personnalisé par des thérapeutes. Chaque personne est appelée par son nom !

Relaxation sur un lit hydromassant, détente dans une baignoire à jets bouillonnants ou dans un bain de vapeur aux essences de lavande, douche dorsale pénétrante, etc… On se laisse porter comme un bébé pour se détendre au maximum et appréhender à nouveau le bien-être de la vie…

Le summum de la relaxation est le bain de kaolin. Il s’agit d’une piscine laiteuse dans lequel on pénètre doucement.

Le kaolin, poudre extrafine et blanche, vous porte complètement. Sans difficulté, on flotte, on s’allonge sur le dos pour une sensation d’apesanteur et de silence total.

Pendant 15 minutes, on oublie toute réalité et il est difficile de s’extraire de cette crémeuse torpeur. Une douche s’impose pour enlever toute trace de kaolin ; mais le mental et l’épiderme gardent en mémoire le bonheur de ces quelques instants sur une planète laiteuse de rêve…

À essayer au moins une fois dans sa vie, avec le risque d’y prendre goût et de chercher les spas (ceux de la Compagnie créés par Michel Guérard) pour refaire ces 15 minutes de plénitude et de détente musculaire (30 € les 15 minutes).

Cuisine santé à La Crémaillère

Côté pratique, plusieurs types d’hébergement de l’hôtel 4 étoiles (La Crémaillère) aux 3 étoiles (Le Verdon), en passant par les résidences de studios meublés s’offrent à vous et de ce fait, sont à la portée de toutes les bourses.

Le Mas de la Crémaillère, hôtel 4 étoiles, est situé à 5 minutes à pied des Thermes en traversant un petit parc d’arbres (aucun hébergement n’a d’accès direct aux thermes). Dans des tonalités jaunes, quelque 50 chambres et suites à la décoration épurée mais raffinée s’ouvrent sur des jardinets. Mais vous viendrez ici pour la cuisine, en particulier les menus « santé-nature » signés Michel Guérard.

Il ne s’agit pas de cuisine minceur à hyperbasse calorie pour perdre du poids, mais d’une cuisine naturelle qui apporte du bien-être à tout l’organisme.

Testée sur deux repas, nous l’avons nettement préférée à la cuisine dite gastronomique, dont voici un exemple de menu à 49 € : velouté de châtaignes et Saint-Jacques en croûte d’herbes ou cocotte de champignons gratinés à la tomme d’Izoard ; lotte bardée de lard paysan et choucroute relevée de jambon de poulpe fumé ; baba-chou à la crème pochée dans un sirop de lavande ou tarte sablée à l’épeautre aux quetsches et sucre roux à la cannelle.

Nous avons été conquises par Jean Pascal Strohmeier, qui a été à bonne école chez Michel Guérard.

Beaucoup de légèreté et d’originalité dans les plats de ce repas santé-nature à 34 € : bavarois de saumon fumé (une excellente mousse, sans le côté gras beurré d’une mousse) ; cotriade du pêcheur et riz pilaf (les différents morceaux de poissons ne nageaient pas dans un jus aqueux, mais dans un goûteux coulis de crustacés) ; ananas rôti et glace yaourt.

Vous sortirez de table rassasié, mais l’estomac léger, à l’opposé de la sensation de fatigue et de lourdeur liée à un repas gastronomique.

LPA 19 Fév. 2020, n° 149e1, p.18

Référence : LPA 19 Fév. 2020, n° 149e1, p.18

Plan