Gustave Caillebotte « Peindre les hommes »
Gustave Caillebotte, Partie de bateau, vers 1877-1878. Musée d’Orsay, achat grâce au mécénat exclusif de LVMH, Grand Mécène de l’établissement, 2022
Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy
Peintre autant que collectionneur, Gustave Caillebotte (1848-1894) a réalisé une œuvre évoquant le plus souvent son environnement urbain ainsi que des portraits, d’hommes en particulier.
La rétrospective réalisée à l’occasion du 130e anniversaire de sa mort fournit l’occasion de redécouvrir ses tableaux à l’impressionnisme teinté de réalisme. C’est avec le peintre, Léon Bonnat, directeur de l’École des Beaux-Arts, qu’il effectue ses études ; celui-ci lui enseigne l’art académique. Le jeune artiste va rapidement s’en détacher, grâce, en particulier, à sa rencontre avec Monet. Il devient alors un impressionniste enthousiaste. Mais peu à peu, il s’en détourne, quelque peu séduit alors par la peinture de Degas ; les célèbres Raboteurs de parquet en témoignent. Caillebotte va également réaliser des scènes de la vie parisienne et de la rue mais il prend aussi pour thèmes la vie ouvrière et les paysages de banlieue. Toute la diversité de la vie ou du paysage l’intéresse.
La fortune dont il a hérité lui permet d’acquérir des peintures de ses amis impressionnistes, parfois de les aider financièrement. Sa création apparaît d’une réelle modernité avec une prédilection pour les figures masculines. Si l’atmosphère de la rue l’intéresse par le mouvement des passants en particulier, il en réalise des instantanés un peu à la manière d’une photographie. Les jardins fleuris figurent également parmi ses sujets de prédilection. Certaines de ses compositions sont fort connues tel Le Pont de l’Europe, Rue de Paris, temps de pluie ou Les Raboteurs de parquet.
L’âme humaine l’intéresse, en témoignent des portraits vivants ou encore un autoportrait au regard pénétrant. Il révèle un esprit curieux aussi bien de son entourage que des différents êtres qu’il côtoie ou non comme ceux de la vie ouvrière. Il peint son époque, un vivant témoignage de cette dernière partie du XIXe siècle.
Les sports nautiques qu’il pratiquait ont également constitué l’un de ses sujets ; on remarque Partie de bateau dans lequel il excelle à rendre les mouvements de l’eau dans la lumière ou encore Périssoires sur l’Yerres. Il a laissé une œuvre variée avec des scènes souvent prises sur le vif.
En dehors de la peinture, il a joué un rôle important en tant que mécène dans l’histoire de l’impressionnisme. À sa mort, il a légué à l’État les 65 œuvres de sa collection parmi lesquelles des compositions de Cézanne, Manet, Pissarro et aussi Le Moulin de la Galette de Renoir.
Référence : AJU015r4