Icônes, trésors de réfugiés

Publié le 29/07/2016

Réfugiés dans les rues d’Athènes photographiés par la Croix-Rouge américaine, 1923.

Library of Congress

Icônes, trésors de réfugiés, exposition mise en place en partenariat avec le musée Byzantin et Chrétien d’Athènes, nous raconte ce qui se passa le 24 juillet 1923, avec le traité de Lausanne, qui imposa aux populations des deux rives de la mer Égée une migration sans retour. Ce traité mettait fin au conflit entre les Grecs et les Turcs, commencé en 1919, et il est considéré comme le dernier traité de paix de la Première Guerre mondiale.

Pour certains, le texte était le seul garant d’une paix durable entre la Grèce et la Turquie, pour d’autres il était une violation des droits de l’Homme. Le traité imposait, en effet, un échange de populations civiles et il définissait les termes d’une migration forcée. Les 1 300 000 Grecs ottomans et 400 000 musulmans vivant en Grèce, de diverses nationalités, furent contraints au départ, laissant derrière eux tous leurs biens. Du jour au lendemain, ils furent des réfugiés. Et que faire des objets avec lesquels les Grecs vivaient au quotidien, notamment les icônes ?

Au moment de cet exil forcé, qu’ils nommèrent « la Grande Catastrophe », les Grecs d’Asie Mineure emportèrent avec eux leurs icônes personnelles ou celles qui étaient présentes dans les églises. Mais certaines, trop encombrantes ou trop anciennes, ne pouvaient être sauvées. Que faire ? Les détruire ou les cacher ? Objets de culte, précieux et sacrés, protecteurs, les icônes établissaient le lien entre l’ancienne et la nouvelle patrie qui les accueillirent, entre l’ancienne et la nouvelle vie.

Avec des photographies, des journaux de l’époque ou des récits, l’exposition rappelle cette histoire tragique.

LPA 29 Juil. 2016, n° 119m4, p.21

Référence : LPA 29 Juil. 2016, n° 119m4, p.21

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