Instants photographiques

Publié le 17/01/2020

Instants photographiques

Domaine de Chaumont-sur-Loire

Instants-photos

Les artistes des pays arabes se sont approprié progressivement les techniques de la photographie pour être les témoins de leurs paysages, de leurs traditions, de leur vie. Les images de leur monde, montrées par des regards extérieurs, se sont inversées pour donner, de l’intérieur, une autre réalité. Ainsi, les photographes arabes ont pris goût de rendre ce qu’ils voyaient et observaient dans leur pays réciproque. Et ils se sont rappelé certainement que le perfectionnement du principe de la camera obscura, un héritage grec, résulte des découvertes scientifiques de l’optique nées dans le monde arabo-musulman. En effet, Ibn al-Haytham (965-1039) est considéré comme le « père de l’optique moderne ». Nous lui devons un traité d’optique, qu’il écrivit entre 1015 et 1021, et qui fut diffusé en Occident au XVe siècle grâce à l’invention de l’imprimerie, favorisant ainsi le développement des règles de la perspective par les peintres à partir de la Renaissance.

Ces tirages, présentés à l’Institut du monde arabe, nous donne à voir la diversité des populations qui composent ces pays, le cadre de leur vie citadine ou rurale et les paysages si divers. Ce qui caractérise les photographies de cette exposition, c’est le regard du photographe qui fait corps avec l’univers qu’il présente. 20 photographes sont ainsi réunis pour notre plaisir, et nous ressentons réellement leur objectif : celui de nous faire partager leurs émotions et regards. Ils nous montrent la réalité des personnes rencontrées, leurs inquiétudes, leur environnement social ou les tensions dues aux contextes géographiques et politico-sociaux. Ces photographies témoignent, préservent la mémoire, expriment des instants.

Chaumont-Photo-sur-Loire

Pour sa troisième édition, le festival Chaumont-Photo-sur-Loire a invité 6 artistes français et étrangers qui ont une relation particulière avec le paysage : le domaine de Chaumont, les bords de la Loire ou de tous les horizons. Les photographies présentées sont inédites, et elles expriment de manière originale leur relation avec la Loire.

L’Américain Jeffrey Blondes essaie, avec des vidéos contemplatives, de nous faire saisir l’essence du temps, à l’aube et au crépuscule, et des infinies variations de lumière et de couleur de paysages intemporels. Manolo Chrétien nous plonge dans les remous impétueux, insaisissables et envoûtants du fleuve. Henri Roy, dans le cadre d’une résidence, nous propose le portrait animiste du château et du parc, restituant son immersion dans le site par l’image et le texte. Quant au Coréen Bae Bien-U, il nous entraîne dans une contemplation des Orums, ces collines volcaniques de l’île de Jeju en Corée du Sud, tandis que Juliette Agnel a rapporté d’un voyage au Soudan du Nord des images intenses et intemporelles. Pour le photographe mexicain Juan San Rebollar ce sont des photographies avec lesquelles il nous fait partager sa passion pour le graphisme des végétaux.

LPA 17 Jan. 2020, n° 151b6, p.22

Référence : LPA 17 Jan. 2020, n° 151b6, p.22

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