Jean-Luc Godard à la Cinémathèque
Philippe R. Doumic
Trois lettres : JLG
L’année 2020 commence en trombe à la Cinémathèque de Paris, qui n’est jamais avare de bons plans…
Question plans, Jean-Luc Godard s’y connaissait. Il a pu parfois les sacrifier.
On se souvient de sa célèbre apostrophe au Festival de Cannes en 1968 : « Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers et vous me parlez travelling et gros plan ! Vous êtes des cons ! ».
Il y quelque temps, lors d’une belle exposition à l’Abbaye de Montmajour, en terres de Provence, Godard était à son tour mis en scène.
À partir de janvier, la Cinémathèque offre une gigantesque rétrospective du cinéaste – près de 200 films – articulée autour de six genres et périodes (saluons la performance des commissaires de l’exposition avec cette proposition de classement !) : Nouvelle Vague (1954-1965), Fables sociologiques (1965-1966), Travaux révolutionnaires (1967-1972), Expérimentations vidéo (1975-1978), Dialogue entre les arts (1979-1992), Méditations historiques (1993-2019).
Le programme est somptueux !
Après l’ouverture le 8 janvier, ce sera la projection de Pierrot le Fou, suivie de la conférence d’Alain Bergala. Un dialogue avec Jean-Luc Godard le 1er mars achèvera le cycle des rencontres, où se seront succédé Antoine de Baecque, David Faroult, Dominique Païni et Jacques Aumont.
Chacun pourra se faire ainsi son opinion sur l’œuvre du cinéaste et se demander si, à l’instar d’un certain François Truffaut, dont le texte est cité par Nicole Brenez : « Jean-Luc Godard n’est pas le seul à filmer comme il respire, mais c’est lui qui respire le mieux. Il est rapide comme Rossellini, malicieux comme Sacha Guitry, musical comme Orson Welles, simple comme Pagnol, blessé comme Nicholas Ray, efficace comme Hitchcock, profond, profond, profond comme Ingmar Bergman et insolent comme personne ».