La Brafa 2023, placée sous le signe de l’Art nouveau

Publié le 09/01/2023

Eugène Vallin (1856-1922), sofa, circa 1900, Walnut (120 cm par 150 cm)

Galerie Mathivet

Ouf ! La Brafa rouvre ses portes en janvier-février, comme autrefois, c’est-à-dire avant la pandémie. Cette petite foire qui est devenue grande, non seulement grâce à la qualité des objets proposés aux amateurs et encore à la bonne humeur des exposants. Après un grand nombre d’années passées dans l’ancien site industriel Tour et Taxis à Bruxelles, la Brafa s’est installée l’année dernière à Brussels Expo, sur le plateau du Heysel dans les Palais 3 et 4, à l’ombre si l’on peut dire de l’Atonium et ses boules, dressé lors de l’exposition universelle de 1958. Le palais est un peu loin du centre, mais plus vaste. La foire accueillera, du dimanche 29 janvier au dimanche 5 février 2023, 130 exposants belges bien sûr, dont 65 % sont basés à l’étranger : Français, Britanniques, Suisses, Hollandais, etc.

Pour cette édition 2023, la 68e, il a été choisi en corrélation avec l’initiative de la Région Bruxelles-Capitale, le thème de l’Art nouveau. La Brafa mettra ce mouvement en avant à travers la Fondation Roi Baudouin et quelques galeries spécialisées dans ce domaine, qui présenteront des pièces exceptionnelles Art nouveau. Il convient de se souvenir que la capitale du royaume de Belgique est entrée de plain-pied dans ce mouvement qui s’est développé en Europe et en Amérique de 1890 à 1910. Des artistes britanniques, français et belges, sans oublier les Autrichiens, avec la « Sécession », cherchèrent à l’époque à faire table rase de l’éclectisme, en prônant un retour à la nature, source de vie et de créativité. L’architecture et son décor, comme les arts décoratifs, prirent en compte le fonctionnalisme. Tous les arts devaient être égaux, ce qui fit dire comme un slogan : « L’Art est dans tout ».

La création du tapis de la Brafa 2023 sera inspirée par des dessins originaux de Victor Horta (1861-1947). Celui-ci, qui n’était pas Bruxellois mais était né à Gand, fut sans doute le premier de sa corporation à « faire » de l’Art nouveau, en même temps que Guimard à Paris. « Habiter du Horta était un signe de statut, d’ouverture et surtout de richesse », dit l’un des historiens de Bruxelles. Horta devait construire, vers 1920, le Palais des Beaux-Arts. Il ne fut pas le seul architecte qui a semé dans la ville de nouvelles façades ; on cite notamment Paul Hankar (1859-1901) et Henry Van de Velde (1863-1957). Les visiteurs de Bruxelles peuvent visiter au cours d’un circuit organisé les dix bâtiments les plus célèbres datant de l’Art nouveau.

À la Brafa, ce seront les meubles, les tableaux et les bijoux que les amateurs pourront davantage saisir. Il est évident qu’à côté des objets Art nouveau, les galeries offriront des pièces des designers comme George Nakashima, Phillip Lloyd Powell, José Zanine Caldas, ou Gio Ponti, des œuvres d’Henry Moore, Lynn Chadwick et Barbara Hepworth, des orfèvreries anciennes et encore tableaux du XVIe au XVIIIe siècle flamands, hollandais et français, ainsi que des meubles rares marquetés de la période d’or du XVIIIe siècle parisien. Ce qui fait le sel de toute foire d’antiquaires qui se respecte.

Brafa, Brussels Expo I Heysel, Halls 3 & 4, Place de Belgique 1, 1000 Bruxelles, Belgique

Du 29 janvier au 5 février 2023

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