La chasse à la martre et à la fouine

Publié le 10/05/2023

Cet exemplaire de l’unique édition a été vendu 120 €

Ivoire Angers/Librairie Montbel

« La martre est un bel animal dont on apprécie la fourrure », dit en substance Alain Bourbon en introduction à son ouvrage La chasse à la martre et à la fouine. Sport diurne et nocturne(Paris, Éditions de l’Éleveur, 1927. In-12), dont un exemplaire broché a été adjugé 120 € à Angers par la maison Deloys (Ivoire Angers), assistée par Cédric et Ithier de Fougerolle de la librairie Montbel, lors de la dispersion de la bibliothèque cynégétique du comte d’Orglandes. Ce dernier historien de la vénerie a réuni durant 40 ans un grand nombre d’ouvrages sur la chasse publiés aux XIXe et XXsiècles. Parmi eux, cette unique édition de La chasse à la martre que l’on rencontre rarement, et qui donne des conseils et livre des souvenirs sur ce sport un peu particulier. Il faut imaginer Alain Bourbon, accompagné de sa meute de mâtins, traquer les martres et les fouines. Pour appuyer son propos, il a réalisé en plus quelques dessins et on pourrait croire qu’il présente un panégyrique de ces animaux. Lucide, il en donne une description qui ne laisse aucun espoir à une éventuelle familiarité. Les éleveurs de volailles le savent, la fouine est redoutable pour les poulaillers… Quant à la martre, « elle est un grand destructeur, tuant, sans besoins, couvées, couveuses, levrauts, lapins et, dit-on, même de jeunes chevrillards ». À la défense de la martre qui appartient comme la fouine à la famille des Mustélidés, elle ne s’approche pas beaucoup des habitations humaines. Il reste que l’une et l’autre provoquent de nombreux dégâts dans la faune sauvage et domestique. Et dit encore Alain Bourbon, « Elle [la martre] est bien plus grosse et d’un pelage plus foncé que sa cousine germaine la fouine ou martre commune à la gorge blanche ».

Si Alain Bourbon parlait en tant que chasseur, Pierre-Joseph Buc’hoz (1727-1831), plus d’un siècle plus tôt, évoquait l’éradication de la martre et de la fouine comme des animaux nuisibles. Cet avocat, devenu médecin et botaniste qui publia de nombreux ouvrages, composa un traité des Méthodes sûres et faciles pour détruire les animaux nuisibles ; tels que les Ours, les Sangliers, les Loups, les Renards, les Loutres, les Fouines, les Belettes… Un exemplaire de la seconde édition (Paris, Chez l’auteur, 1783. In-12), dans un cartonnage de la fin du XIXe siècle en demi-percaline bleue, a été vendu 150 € durant la même vacation. Cette édition est augmentée, notamment par une partie consacrée au loup et à sa destruction ainsi que celle du renard, des serpents et des chouettes.

La réglementation aujourd’hui concernant les espèces dites nuisibles désigne notamment « la belette (Mustela nivalis), la fouine (Martes foina), la martre (Martes martes) et le putois (Mustela putorius)[qui] peuvent être piégés toute l’année, uniquement à moins de 250 mètres d’un bâtiment ou d’un élevage particulier ou professionnel ou sur des terrains consacrés à l’élevage avicole, ou apicole dans le cas de la martre ». Qu’en penserait Alain Bourbon ?

Deloys, Ivoire Angers (Xavier de La Perraudière, Florian d’Oysonville), 12 rue des Arènes, 49100 Angers

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