La Citroën 2CV du Corniaud

Publié le 24/04/2023

La 2CV désossée du Corniaud

Getty Images

Il aura certainement fallu plus de 4 secondes pour démantibuler cette Citroën 2CV AZ de 1956. Elle a perdu ses ailes avant et ne dispose plus que d’un moteur très incomplet ; ses sièges ont disparu. Elle ne disposait évidemment pas de titre de circulation, ni de certificat de contrôle technique. Elle a pourtant été adjugée 8 700 €, à Neuilly-sur-Seine (92), le 23 octobre 2022 par la maison Aguttes. Ce prix est justifié, car ce modèle à capot ondulé (et l’un des premiers millésimes de la Type AZ) est particulièrement recherché. À moins d’être restaurée, ce qui sera certainement le cas, cette « deudeuche » peut cousiner avec une autre non moins célèbre qui, justement, a volé en morceaux après avoir été percutée par une Rolls-Royce !

Souvenons-nous, André Bourvil partait en vacances à bord de sa 2CV lorsque tout à coup, sous le choc, elle s’éventra littéralement… L’acteur sortit de son véhicule, le volant à la main, se prenant les pieds dans la tôle éparpillée en prononçant cette phrase, improvisée, demeurée l’une des plus célèbres du cinéma : « Bah maintenant, elle va marcher beaucoup moins bien. Forcément ! ». Il a fallu en effet 4 secondes pour réaliser cette séquence avec une seule prise. Pierre Durin, l’un des meilleurs spécialistes en truquages, avait conçu cette 2CV en pièces détachées puis rassemblée et maintenue entière grâce à 250 boulons d’explosifs. « Des petits appareils électriques faisaient, à l’aide d’une télécommande, sauter les crochets, désolidarisant les morceaux au moment opportun », explique Nora Ferreira, commissaire de l’exposition « En vadrouille avec Louis de Funès », présentée au Musée national de l’automobile – Collection Schlumpf.

Louis de Funès a côtoyé de nombreuses automobiles au cours de sa carrière. Dans Le Corniaud, outre la Rolls-Royce Silver Cloud série I 1958, l’autre vedette est la fameuse Cadillac Deville convertible Type 64 1964. À l’origine, le terme « Deville » était utilisé pour caractériser la finition haut de gamme de Cadillac. Ce n’est qu’en 1965 que la Deville devient un modèle à part entière disponible en berline, coupé et cabriolet. Un rêve consommant 25 litres aux 100 kilomètres ! Un modèle identique mais de 1965 a été adjugé 24 000 €, à Fontainebleau, le 23 mars 2019 par la maison Osenat.

Le musée expose une Simca Aronde Élysée 1961, une Jaguar XX II, une Ford Mustang cabriolet 1967, une Renault Estafette fourgonnette de 1959, une Checker Taxi Yellow Cab Marathon de 1970… À propos de cette dernière, nous pouvons révéler que, dans Rabbi Jacob, les rabbins ne soulèvent pas un authentique Yellow Cab (qui doit peser une tonne), mais une réplique en carton. Parmi toutes les voitures au superbe pedigree, il en est une qu’il convient de ne pas oublier : la DS Citroën. Elle a joué plusieurs rôles dans les films tournés par Louis de Funès et, notamment, la « DS volante » dans Fantômas se déchaine (1965). À son bord, le bandit fait jaillir de son coffre des réacteurs et sortir des ailes de dessous la carrosserie. C’est ainsi qu’il prit la fuite…

Musée national de l’automobile, 192 rue de Colmar, 68100 Mulhouse

Jusqu’au 5 novembre 2023

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