La console de la princesse de Conti

Publié le 13/11/2023

Cette console réalisée par Jacob sera présentée lors de la FAB, au Grand Palais éphémère, par la galerie Léage

Galerie Léage

Une console a besoin de mur pour exister ! Ce meuble qui ne doit pas dépasser 40 cm en largeur est aussi appelé sellette. Cette tablette pourrait être considérée comme la petite sœur de la table, mais elle a un emploi qui se veut plus élégant. « Une console est sûrement l’un des meubles les plus pratiques et versatiles. On peut tout faire et la mettre partout […] tout est bon dans la console ! », explique l’auteur d’un traité du meuble. Il accueille le plus souvent des objets de décorations que l’on souhaite mettre en valeur.

Nous ignorons l’usage qu’avait souhaité en faire la princesse de Conti (1731-1803), en en commandant une à l’ébéniste, Georges Jacob (1739-1814), sinon qu’elle l’avait destinée au salon de compagnie de son Hôtel du Lude, rue Saint-Dominique, aujourd’hui à l’emplacement du 244 boulevard Saint-Germain. Cette console (95 x 183 x 73 cm), réalisée en bois sculpté et laqué blanc, sera présentée par la galerie Léage lors de la FAB « Fine art La Biennale », qui se déroulera au Grand Palais Éphémère, du 22 au 26 novembre 2023. Cette galerie ouverte depuis 1972 s’est spécialisée dans le mobilier et objets d’art des époques Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, ayant une origine royale ou aristocratique, ou encore un équivalent dans un musée ou une grande collection privée.

Georges Jacob, qui obtint sa maîtrise le 4 septembre 1765, grâce à un petit siège en bois doré, est considéré comme le plus célèbre et le plus créateur de tous les ébénistes, en siège du XVIIIe siècle en France. C’est dans l’agencement et le décor des pieds et dans les bras de ses sièges que l’on remarque son talent. Nombre de ceux-ci reposent ainsi sur des pieds fuselés à cannelures rudentées. Sa grande nouveauté, exploitée à peu près exclusivement par lui, est celle des pieds en console, terminés au sommet par une volute. La sculpture enfin joue un grand rôle dans la majorité de sa production, meubles de menuiserie, écrans et consoles. De quoi séduire une riche clientèle, notamment la famille royale.

Marie-Fortunée d’Este-Modène est devenue princesse de Conti par son mariage en 1759 avec Louis-François-Joseph de Bourbon-Conti, comte de La Marche (1734-1814). Les époux étaient cousins utérins puisque leurs mères étant sœurs, elles avaient pour grand-père Philippe d’Orléans, dit le Régent. L’imbroglio familial s’est poursuivi avec le mariage du futur Louis XVI avec l’archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche, cousine issue de germain de Marie-Fortunée et donc par alliance de son mari. Ce qui lui permit de figurer parmi les douze princes du sang qui participèrent au souper à l’Opéra du château de Versailles, donné pour le mariage de ces deux cousins royaux. Le prince et la princesse de Conti mariés, par convenance, se séparèrent en 1777. Le premier après de nombreuses tribulations provoquées par la Révolution mourut au Portugal et la seconde qui dut errer en Europe pour les mêmes raisons, acheva sa vie au couvent de la Visitation à Venise. Elle était la dernière des princesses de Conti

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