La nouvelle pensée unique en social-démocratie
La loi dite Renseignement du 24 juillet 2015 a renouvelé les interrogations sur le respect de la vie privée et l’adéquation du droit aux nouveaux défis du terrorisme. Elle a été l’occasion pour Daniel Desurvire, auteur de La nouvelle pensée unique en social-démocratie, d’élargir le débat au problème du rétrécissement général de la liberté d’expression et de la survie démocratique face aux menaces de tous bords.
Analysant « la phénoménologie du renseignement politique », le livre ne cache pas la crainte d’une société glissant vers la sécurité, les listes noires, les arrière-pensées derrière les discours policés confectionnés par les élites qui en prennent ici pour leur grade, le tout culminant donc sous un gouvernement de gauche, le duo François Hollande/Manuel Valls ne trouvant guère grâce à ses yeux. Ce ne sont toutefois pas les seuls à être visés par les tirs de l’auteur.
Utilisant et décodant des outils juridiques (lois, débats et rapports parlementaires, jurisprudence nationale et européenne) mais aussi sociologiques (rapports divers, autorités administratives indépendantes, citations de Pierre Rosanvallon), philosophiques (Alain Finkielkraut), et même mathématiques (références à Kurt Gödel), le livre propose un portrait acide et in fine plutôt pessimiste de l’état dans lequel, selon lui, nous sommes.
En ces temps de pensée unique qu’il dénonce, l’ouvrage veut prouver que l’on peut tenter de penser autrement. Au cœur, la question de savoir ce que signifie et implique le souci de protection d’un pays dans le respect nécessaire de la liberté individuelle et en particulier des libertés de pensée et d’expression.
Chacun restant libre de ne pas souscrire aux thèses exprimées dans cet ouvrage foisonnant et polémique, on peut supposer qu’il suscitera les réactions. L’auteur, on l’imagine, ne sera pas contre.