La perle, image de la richesse et de l’élégance
École des Arts Joailliers
Il fut un temps, pas si lointain, où les jeunes filles de bonne famille recevaient en guise de cadeau pour leurs dix-huit ans un collier de perles. Cette marque de distinction sociale est devenue, aujourd’hui, quelque peu désuète. Il reste que si l’on y prête attention, cette tradition perdure et marque une certaine forme d’élégance. Un collier composé d’un rang de 61 perles fines et 3 de culture, avec un fermoir en diamant de taille ancienne, a été adjugé 8 528 €, à Neuilly-sur-Seine, le 11 décembre 2024 par la maison Aguttes. Ce bijou était accompagné d’un certificat LFG N° 413415 attestant : « Perles fines, eau de mer et précisant la position des perles de culture. » La distinction entre perles fines et de culture tient essentiellement, et chacun le comprend, à la provenance naturelle ou fabriquée. Actuellement presque toutes les perles disponibles sur le marché sont cultivées, disent les spécialistes. Prenons deux exemples montrant leur différence : un collier de trois rangs de perles de culture, composé de 136 perles, le fermoir en argent, de forme rectangulaire serti de 3 petites perles, a été vendu 650 €, en juillet 2024 par la maison Coutau Bégarie, et à titre de comparaison, un collier de trois rangs de perles fines, disposées en chute, retenus par un fermoir rectangulaire joaillerie (daté de 1930) a été adjugé 473 200 € par la maison Tajan en juin 2024.
Les historiens de la joaillerie assurent que le plus ancien joyau du monde serait la perle. Celle-ci a été vénérée bien avant l’histoire écrite. On raconte que les perles auraient été présentées comme des cadeaux à la royauté chinoise en 2300 avant JC, tandis que dans la Rome antique, les bijoux en perles étaient considérés comme le symbole ultime du statut de richesse. Leur récolte s’effectuait autrefois par des femmes, qui plongeaient en apnée. Ce qui explique leur rareté. « Mais qui sait qu’elle fut au cœur d’un intense commerce entre le golfe Arabo-Persique et la France entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle ? Qui, surtout, se souvient qu’elle fut pendant des décennies au cœur de l’industrie du luxe et de la culture parisienne ? », expliquent les organisateurs de l’exposition « Paris, Capitale de la Perle », organisée par L’École des Arts Joailliers.
L’histoire des perles est peut-être oubliée mais passionnante. Elle court à travers les siècles, rebondit sur les couronnes royales et princières, fascine à cause des légendes courant autour d’elles, par les récits de ces femmes plongeant parfois à plus de 30 mètres dans l’océan, en apnée sans protection. Les perles sont l’image de la richesse et de l’élégance. Comme le disait Coco Chanel : « Une femme a besoin de cordes et de cordes de perles. » La créatrice de mode était rarement vue sans un tas de perles porté avec désinvolture autour de son cou.
Référence : AJU016s2
