La réhabilitation des Charlots
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On ne présente plus la revue Schnock, délicieuse lecture trimestrielle qui honore les décennies 1950-1990 et qui a consacré des numéros fameux à Jean-Pierre Marielle, Brigitte Bardot, Jean Yanne, Miou Miou, Jean-Paul Belmondo, Jacques Dutronc ou encore Michel Audiard et Mireille Darc ainsi que d’autres figures emblématiques du cinéma et de la chanson. Cette revue pas comme les autres, qui cultive la nostalgie mais pas seulement, nous entraîne pour son numéro de septembre dans l’histoire des Charlots !
Ceux qui n’auraient retenu que les films potaches et, à la fin, lourdingues de cette équipe de bras cassés en seront pour leurs frais et tireront profit en lisant la vraie histoire de ces cinq garçons dans le vent d’une époque où tout était possible (y compris les nanars de Philippe Clair, devenus des objets mythiques) ! Où l’on apprend ou redécouvre que la bande des 5, pas tout à fait la même, fut au début la formation qui accompagnait Antoine sur scène et ses élucubrations. Elle avait pour nom Les Problèmes. Comment, via le producteur Christian Fechner, elle devient Les Charlots et comment du registre rock ils passent au comique parodique et campagnard (Chagrin d’labour). Qui ne se souvient de Paulette et des paupiettes (de veau bien sûr), de Sois érotique ou de l’apérobic qui valait bien la rythmique des dames Véronique et Davina, emblématiques idoles des années Tapie (qui venait leur prêter son concours en marcel rouge) ? Où l’on apprend encore les films qu’ils faillirent faire. On tombe par terre en apprenant que, oui oui, ils auraient pu tourner un western avec… John Wayne. On n’en dit pas plus, tout ce que vous avez voulu savoir sur les Charlots c’est dans Schnock.
Il n’y a pas que cela dans Schnock. On retrouve les rubriques habituelles et autres reportages et interviews. Nicoletta d’abord, qui évoque Hendrix, le gospel, Bécaud, son tube Mamy Blue (Joël Daydé, qui s’en souvient, la chantait pas mal aussi). Et Patrice Blanc Francard. Pas un des ados ou post-ados qui regardaient la télé dans les années 1970/1980 n’a oublié ce type à lunettes grâce à qui, et à Pop 2, ils pouvaient voir des groupes dans les années plombées de De Gaulle et Pompidou mais où finalement soufflait un vent de liberté vraie via Rock and Folk, Best et Extra qui diffusaient la culture pop. Patrice Blanc Francard parle du Velvet, du Pop Club (José Artur sait- il combien il nous manque ?) et nous dit combien sa vie a été formidable. On veut bien le croire, quitte à l’envier un peu. Cerise sur le gâteau : les fans de l’acteur Jean Tissier pourront aussi lire l’hommage qui lui est rendu. D’autres textes, d’autres news vous attendent.
Pour aller plus loin, quelques conseils : allez sur Youtube découvrir quelques pépites des Charlots (Cet été c’était toi, 1967, entre Frères Jacques et Beatles) ou la version crooner de Félicie aussi par ce magnifique acteur/chanteur que fut Gérard Rinaldi. Et pour se souvenir des années 1975 repassez–vous The Humours of, le 33 tours désormais inaudible d’un certain Lewis Furey. Il est chroniqué dans la revue. Ça donnera au passage l’occasion de se souvenir (bien qu’on ne l’ait jamais oubliée) d’une certaine Carole Laure, égérie de Lewis et inoubliable dans Préparez vos mouchoirs.