La Table du Flow
Le Flow, près des Invalides.
Cyrille Robin
Pas besoin d’une escapade sur les bords de la Loire à deux heures de Paris, ou même moins loin, sur les rives de la Marne, en proche banlieue : la vie autour d’un repas au bord de l’eau est au cœur de la capitale sous le pont Alexandre III, à 150 mètres des Invalides !
Ni ovni, ni vrai bateau, le Flow est un objet flottant posé sur les berges de la Seine à mi-chemin entre restaurant et espace détente, avec transats au soleil pour lézarder un verre à la main. Un petit air de vacances flotte sur ce Flow quand vous prenez votre déjeuner ou votre dîner : c’est bien normal, les remous et les vagues engendrées par les barges et les bateaux-croisières viennent caresser la coque de l’embarcation ; mais à l’opposé de certaines autres embarcations sur la Seine, le Flow est solidement amarré et on ne ressent aucun roulis. Seules les dernières crues et inondations du fleuve avaient empêché les « marins gourmands » de venir profiter des lieux ; mais aujourd’hui la Seine ayant presque sagement retrouvé son lit, nous allons pouvoir profiter du Flow, surtout si le soleil accepte de poindre le bout de ses rayons.
Ce décor planté (nous oubliions la vue imprenable sur la Tour Eiffel, les Petit et Grand Palais) ; qu’en est-il de l’assiette ? Elle est semi-gastronomique, esthétique, seulement un peu trop light sur les entrées. Après la peur du début (les asperges du premier plat au nombre de deux !) à ressortir en ayant faim, le second plat « cale bien une dent creuse » et les desserts terminent en apothéose.
Dessert au chocolat Guarana 70 % de Camille Mouraud chez Flow.
DR
Pour démarrer, optez plutôt pour la terrine de ris de veau et foie gras aux pistaches. C’est une recette de Gérard Cagna, qui officie ici en tant que chef conseil pour le jeune chef en cuisine, Geoffrey Rembert, un ancien du Bristol et de la Tour d’Argent. Intéressant travail que cet échange de savoirs entre deux générations, deux façons de concevoir la cuisine.
En second plat, nous avons goûté le saumon d’Écosse cuit rose sans être saignant avec une étuvée de chou : le produit brut, excellent en toute simplicité ; l’onglet de veau aussi tendre et savoureux que les noisettes d’agneau et leur jus à l’estragon posées sur une moelleuse et onctueuse polenta (environ 26 € le plat).
Excellentes, les douceurs sont signées d’une très jeune pâtissière, Camille Mouraud, qui a un bel avenir devant elle car l’équilibre du sucre est parfait et la présentation très esthétique. Douce tarte au citron et petites meringues au basilic, assiette tout Guarana à 70 % pour les fans de chocolat et, même aux beaux jours, elle est excellente et passe fort bien !
Pour ne pas alourdir votre addition, choisissez un vin de Loire, un Chinon « Les Charmes » de Charles Joguet 2010 à 48 € la bouteille, ou un vin du Rhône, le Saint-Péray de Mickaël Bourg 2013 à 48 € la bouteille.