Paris (75)

L’art de tracer des cadrans solaires

Publié le 07/06/2023

Exemplaire de la seconde édition, adjugé 220 €

L’Huillier & Associés

Les notaires apprécient particulièrement le gnomon. Vous savez, ce petit instrument formé d’une tige verticale qui projette l’ombre du soleil ou de la lune sur un écran horizontal, et qui permet ainsi de mesurer leur hauteur au-dessus de l’horizon. Les Chinois le connaissaient déjà sous la dynastie Xia, au XXIIe siècle av. J.-C. Avec le temps, cet instrument a pris de l’importance et le mot gnomon, qui signifie en grec, selon Michel Serres, « qui discerne, qui règle », a fini par désigner le cadran solaire à plusieurs faces sur lequel le bâtonnet est planté. Celui-ci donne l’heure vraie. Les notaires, ces officiers ministériels qui expriment la vérité et la volonté des parties dans leurs contrats, l’ont choisi comme emblème, et cela depuis le règne de Louis XIV. Ils s’en expliquent ainsi : « Comme le bâtonnet éclairé par le soleil marque le temps sur le cadran par son ombre, le notaire éclairé par la Loi marque la volonté des parties sur son acte avec la même exactitude ».

Le gnomon a une histoire chargée. Les Babyloniens, comme les Grecs, les Égyptiens et les Romains, sans oublier les Indiens, le connaissaient. C’est la raison pour laquelle les amateurs peuvent se plonger dans le Petit traité de gnomonique ou l’art de tracer les cadrans solaires, in-12 paru en 1789, orné de huit planches. Un exemplaire, relié à l’époque en plein veau, a été adjugé 220 € à Drouot, le 12 mai 2023 par la maison L’Huillier & Associés, lors de la dispersion d’un appartement d’une famille de Rennes. Son auteur, Nicolas-Jean Polonceau, était prieur-curé de Lucé. Son ouvrage parut pour la première fois en 1788. L’édition qui nous intéresse, parue en 1789, a été revue, corrigée et augmentée de plusieurs articles.

La bibliographie gnomonique est, comme tous les ouvrages scientifiques, assez importante. Outre le Petit traité de Polonceau, on trouve dans ce recueil : Gnomonographie universel, ou méthode générale pour tracer des cadrans solaires sur des surfaces de position et de génération quelconque de Lalanne, paru en 1808, Gnomonique graphique… de Joseph Mollet, Instructions pour tracer une méridienne et un cadran solaire et pour suivre la marche d’une montre de Raoul Pictet, paru en 1807, et enfin Gnomonique élémentaire, volume in-8° d’un auteur anonyme. Ces cinq ouvrages réunis ont trouvé preneur à 500 € à Drouot, le 7 décembre 2015, chez Lucien Paris.

La maison L’Huillier & Associés a vendu 800 €, à Drouot, le 4 mars 2022, La Gnomonique de Dominique-François Rivard (1697-1778), paru en 1767. Cet auteur fut un illustre professeur de mathématiques et de philosophie. Il enseigna au collège de Beauvais, et écrivit de nombreux ouvrages à caractère pédagogique et scientifique, dont La gnomonique ou l’art de faire des cadrans, dont un exemplaire de la seconde édition, in-8 paru en 1746, orné de 12 planches dépliantes, a été vendu 90 € à Drouot, le 7 juillet 2020 par la maison Fraysse.

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