L’art du « Takagari » au Japon
L’exemplaire de l’Ehon Taka Kagami est estimé 4/6 000 €.
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Dans son Voyage aux îles du Japon, de 1811 à 1813, sur la corvette russe la Diane, pour la délivrance du capitaine Golownin, paru en 1822, Paul Ricord écrivait : « Ils racontent des merveilles sur cette chasse et dressent ces oiseaux de proie avec une singulière perfection ». Ce n’était pas une découverte. Il semblerait que ce fut l’empereur Nintoku (290-399) qui, en 335, établit les règles de l’art nippon de la fauconnerie, le takagari. Il reposait sur des méthodes sino-coréennes, et pour se l’approprier, les nobles publièrent leur premier manuel de fauconnerie en 818, leur permettant d’établir leur autorité en cette matière. En comparaison, le premier traité français de fauconnerie a été établi en 1484 par Jehan de Franchières, grand prieur d’Aquitaine de « l’ordre de l’hôpital de Saint-Jean de Jérusalem ». Le « Franchières » est orné par 29 bois d’oiseaux non signés, plus ou moins copiés sur ceux du Belon.
Avec 29 bois, nous sommes loin des 111 exécutés par Kawanabe Kyosai (1831-1889) pour le Ehon Taka Kagami (Le Miroir de Fauconnerie, en japonais).
Un exemplaire de cette première édition a été proposé à la vente à Drouot, le 30 novembre 2021 par la maison Pierre Bergé & Associés, avec une estimation de 4/6 000 €. Cet ouvrage est la principale ressource sur la fauconnerie japonaise. Les gravures décrivent les faucons, les gants et autres outils et équipements associés et davantage les anciennes méthodes japonaises de soins, d’élevage et de dressage de l’autour de Sibérie, considéré comme la meilleure variété pour la fauconnerie depuis les temps anciens.
Aujourd’hui, le takagari ne se pratique plus que dans les clubs. Leurs adhérents, précisent les guides, en font une grande démonstration le premier week-end de la nouvelle année.
Cet exemplaire de l’Ehon Taka Kagami provient du fonds de la bibliothèque cynégétique de Jean Lebaudy (1894-1969), qui fut le président de la Raffinerie Lebaudy-Sommier.
Référence : AJU003f3