Laurence Simon expose à Saint-Mandé

Publié le 18/03/2024

Laurence Simon

Laurence Simon pose sur les événements de la vie un regard singulier qui unit la réalité à l’invention. Découvrir son œuvre, exposée à l’Hôtel de Ville de Saint-Mandé jusqu’au 21 mars 2024, c’est s’éloigner des sentiers battus, ressentir des émotions fortes dans la beauté de l’écriture.

Sa peinture reflète le temps avec ses aléas, ses beautés, ses désastres ; une création qui va bien au-delà de la vérité sans jamais la trahir. Elle attire fortement par le mystère, souvent présent, qui habite ses compositions toujours imprévues. Comme chacun de nous, elle a été profondément touchée par l’incendie de Notre-Dame, un désastre qu’elle a mis en images dans des toiles où s’affirme son originalité de regard, alliée à une grande sensibilité. Son émotion transparaît à travers les fragments du bâtiment qu’elle évoque en des angles étonnants, uniques, dans la précision d’un fin dessin et un regard personnel. C’est ainsi que la cathédrale est envahie de flammes au gris velouté, l’architecture ravagée où chaque détail est révélé sous une douce lumière éclairant les ocres clairs de la pierre, les gris d’une belle douceur pour les sculptures. L’une d’elles semble l’avoir particulièrement intéressée : « La Stryge », cette femme-démon, créature légendaire apparue dans l’Antiquité, voulue pour la décoration par Viollet-le-Duc et dont le visage révèle la cruauté ; elle est installée sur la balustrade de l’une des tours. Laurence Simon confère une intense présence à cette figure de pierre. Elle réinvente également le coq fort vivant bien connu. Entre la sûreté du trait et une gamme colorée tout en finesse, Laurence Simon s’attarde sur certains détails, telle une partie de la voûte recouverte de drapés.

Lorsqu’elle aborde le thème de la nature, elle la plie à sa vision intime dans une réinvention où l’espace paraît parfois infini, plaines imaginaires superbes dans lesquelles ciel, terre et eau s’unissent parfaitement, parfois survolés par des oiseaux noirs, dans une gamme colorée harmonieuse, raffinée, subtile. L’on partage avec l’artiste ses rêves de plénitude, de douceur, de beauté, loin de l’agitation du monde. « Déclin » représente, sans doute, l’avenir incertain exprimé en une œuvre inventive où, dans une nature réinventée aux douces collines, veillent des lions en embuscade.

Dans sa figuration contemporaine, Laurence Simon intègre avec maîtrise les souvenirs de l’art classique, provenant de ses années d’étude en Italie ; elle nous emmène au-delà du réel avec une rare maîtrise et une indéniable originalité.

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