Paris (75)

Le bestiaire de Quentin Garel

Publié le 25/07/2023

Quentin Garel/Galerie Jacques De Vos

Impressionnant, ce bestiaire dans lequel le monumental côtoie le plus petit dans la vérité des animaux, dialogue avec des squelettes. Une œuvre qui s’inspire de la réalité aussi bien que de l’archéologie et qui témoigne d’une création singulière.

Côtoyer ce monde animal semble une évidence pour Quentin Garel, qui paraît fasciné par ces morphologies si différentes qu’il sculpte selon son exigence plastique. À partir du bois et du bronze – ses matériaux de prédilection – qu’il réunit dans quelques œuvres et sculpte à la tronçonneuse, il crée des sculptures éloignées des sentiers battus.

Après avoir effectué ses études à l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris, il a été en résidence à la Casa Velasquez pendant deux ans (1998-2000), durant lesquels il a enrichi ses connaissances. « Si j’explore depuis plus de 20 ans la figure animale, ce n’est pas tant par amour pour ce dernier, mais plutôt par fascination du vivant » ! Les trophées de chasse ont inspiré les débuts de la création de Quentin Garel, non qu’il les admirait, au contraire : il les détournait, posant sur eux un regard moqueur. Puis sa figuration a pris un autre sens, dans une approche réaliste, associée à des souvenirs paléontologiques. Le naturalisme n’est pas son but, ce qu’il cherche, c’est avant tout à traduire les rapports entre l’humain et l’animal.

Les animaux du quotidien ont été tout d’abord les sujets de ses premières créations : « Trophée de veau » en bois polychrome et plexiglas, ou encore « Crâne de mouton » sont d’une vérité frappante. Il s’intéresse aujourd’hui aux animaux plus sauvages, dont il n’hésite pas à détourner quelque peu les formes qu’il étire, agrandit, tout en demeurant fidèle à la réalité. C’est ainsi qu’il a réalisé une « Tête d’éléphant », immense, de 2,30 m de hauteur, très vivante, exécutée dans un bronze patiné vert clair, qui semble sortir du mur sur lequel elle est fixée. Une démesure qui ne dénature pas le modèle. Pour réaliser ces œuvres monumentales, Quentin Garel assemble tout d’abord les différents bois, pour les sculpter ensuite. On remarque encore un « Masque de gorille » expressif, puissamment traité, habité de vie. Tout ce travail s’accomplit à partir de dessins préparatoires très précis, indispensables à la conception de la pièce finale. Cet ensemble de dessins d’une extrême finesse, se déroulant parfois sur plus de deux mètres, est présenté autour des sculptures.

Ce sculpteur explore l’infinie variété morphologique de l’animal, familier ou non ; il rythme les volumes, épure la ligne ici ou là, comme avec « Métamorphoses », en bois polychrome. Quentin Garel, qui ouvre des pistes de réflexion sur ce monde, se concentre sur l’essentiel et offre un regard particulier sur l’animal.

Les œuvres exposées proviennent de la collection Patrice Peltier.

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