Le Cordon Bleu investit l’Hôtel de la Marine

Publié le 22/02/2024

Quel plaisir de voir André Cointreau, président du Cordon Bleu International, récompensé dans ce magnifique Hôtel de la Marine fraîchement réhabilité place de la Concorde !

En le voyant regarder l’énorme pièce montée chocolatée aux côtés de la responsable de cet établissement des Monuments nationaux, André Cointreau a les yeux brillants de joie, d’émotion, de fierté peut-être, lui qui a su transformer une simple école de cuisine en institut de formation faisant rayonner l’enseignement et le patrimoine gastronomique français dans plus de 20 pays en 35 instituts sur la planète. Comme un enfant face à un nouveau jouet, il a presque du mal à réaliser : être au cœur d’un des plus beaux bâtiments historiques de Paris, sur une place iconique de la capitale, la place de la Concorde.

Comme le dit André Cointreau, être installé à l’Hôtel de la Marine est l’aboutissement d’une phase de renaissance du Cordon Bleu en France depuis 2016. Dans le 15e arrondissement, face à l’île aux Cygnes et à la Statue de la Liberté, l’institut Le Cordon Bleu proposait une formation pointue aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration. À l’Hôtel de la Marine, les cours et ateliers sont adaptés aux gourmets tous azimuts et aux passionnés de gastronomie française.

Pourquoi dit-on d’un cuisinier qu’il est un « cordon bleu » ?

À l’origine, en 1578, le cordon bleu est une référence à l’ordre du Saint-Esprit créé par le roi Henri III. Les chevaliers portaient un large ruban bleu auquel était accrochée la croix de l’ordre. Élites du royaume, ces membres se réunissaient en club de fins gourmets afin de cultiver l’art du bien manger. Médaille et appellation furent abolies lors de la révolution, mais l’expression perdura pour évoquer une personne gourmande sachant parfaitement cuisiner.

Qu’est-ce aujourd’hui que le Cordon Bleu ?

Cela ne désigne plus cette école ménagère du XIXe siècle qui formait les futures ménagères et maîtresses de maison de la nation ! Et si la formation des cuisiniers a toujours été au cœur de l’Histoire de notre pays, il faut attendre une femme, Marthe Distel, pour que soit ébauchée la création d’une école via des premiers cours en 1895.

Exit les préceptes de haute cuisine des Carême, Viard, Dubois, Escoffier, réservés à une certaine élite, place aujourd’hui à des cours qui délivrent des diplômes universitaires et de fin d’études tels que bachelors, masters, MBA, en vue d’une insertion professionnelle ; bienvenue aux ateliers pour le grand public !

De nouveaux ateliers français sous le signe de l’excellence

Après l’Espagne, le Liban, le Canada, le Pérou, la Chine, le Japon, le Brésil, l’Inde, la Corée, etc. Cointreau marque un retour au pays de la haute gastronomie avec des ateliers de cuisine, de pâtisserie et d’œnologie.

Du salé au sucré, toute une panoplie de démonstrations culinaires est rendue accessible pour apprendre la cuisine française et les cuisines du monde entier. Dispensés dans des équipements et cuisines ultra-modernes, les ateliers durent de 1h30 à 2h30 et sont suivis par une dégustation qui vous transporte dans des salles à manger très joliment décorées de papiers peints panoramiques, à la manière de Zuber. Un verre et un macaron à la main, vous voici pour quelques moments transposés au XVIIIe siècle, dans les bâtiments du Garde-Meuble de la couronne.

Avant 1784, le marquis de Fontanieu était intendant de ce garde-meuble royal, puis est remplacé par Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray, premier valet de chambre du roi. Il logera avec sa famille jusqu’en 1792 dans cet hôtel ; aujourd’hui les expériences culinaires du Cordon Bleu se tiennent dans les appartements de son épouse. Quel privilège !

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