Hauts-de-Seine (92)

Le Mémorendum militaire de Louis XIV

Publié le 05/06/2023

Ce Mémorandum militaire somptueusement relié, qui aurait appartenu à Louis XIV, a été adjugé 7 800 €

Aguttes

Le choix de désigner un carnet de notes par le mot mémorandum donne une apparence plus élégante à l’objet. D’aucuns diraient qu’ainsi décrit, il prend un caractère officiel.

Un « Mémorandum militaire » qui aurait appartenu au roi Louis XIV a été adjugé 7 800 €, à Neuilly-sur-Seine, le 17 mai 2023 par la maison Aguttes assistée par Alban Degrave. Ce « carnet », qui serait arrivé dans les collections d’Eugène de Beauharnais, date en effet du XVIIe siècle ; sans doute un travail parisien réalisé en fer forgé repercé. Il est finement ciselé de rinceaux, feuillages et têtes d’oiseaux fantastiques formant le monogramme de deux « L » entrelacés du roi Soleil. Sur chaque plat, les écoinçons sont incrustés d’or jaune à décors de trophées militaires. Les plats sont ornés en leur centre d’un médaillon incrusté d’or, représentant respectivement Louis XIV à cheval assiégeant une ville, et de l’autre côté recevant les clés de cette même ville. Le dos est orné d’une figure de Mars en or incrusté. Les plats sont scellés par un stylet à écrire en pointe sèche d’argent partiellement doré.

À l’intérieur du carnet figure une note manuscrite, rédigée en anglais et datée de 1822, précisant que ce précieux objet a appartenu à Louis XIV, puis a été offert par Eugène de Beauharnais au préfet du Mont-Blanc. Le préfet, en charge de ce département éphémère, serait le baron Antoine Finot (1780-1844). Ce grand commis de l’Empire fut nommé préfet de ce département à compter du 30 novembre 1810, quelques mois avant d’être titré baron d’Empire en 1811. Maintenu à son poste par la première Restauration, il en démissionna pendant les Cent-Jours. Lors de la seconde Restauration, il fut réinstallé préfet du département du Mont-Blanc. Ce dernier fut ensuite supprimé lorsque le département revint au royaume de Sardaigne. Antoine Finot poursuivit, sous la Restauration, sa carrière dans plusieurs préfectures : celles de la Corrèze, de la Creuse, du Cher et enfin de l’Isère. Il avait auparavant été secrétaire général de l’administration de la loterie. Comment le baron Finot rencontra-t-il Eugène de Beauharnais, sinon dans les palais impériaux ? Nous pouvons émettre l’hypothèse selon laquelle le préfet croisa le Commandant en chef de l’armée à l’occasion de ses passages vers l’Italie. Il lui aurait rendu service et le prince lui aurait offert cet objet historique en remerciement. Véridique ou non, le cadeau a fini par arriver sur le marché pour la plus grande joie des amateurs.

La même maison de vente a vendu 922 €, également à Neuilly-sur-Seine, un Petit carnet mémorandum d’époque Charles X. Celui-ci, relié en nacre gravée de motifs floraux, est serti d’une monture en métal finement ciselée et dorée. Un système de porte-mine en assure la fermeture. L’intérieur est en soie blanche, et la couverture porte l’inscription « souvenir ».

Aguttes, 164 bis, avenue Charles-de-Gaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine

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