Le « papa nouvel-an » existe aussi !

Publié le 05/01/2024

Ce petit livre pour enfants, orné par 8 lithographies, a été adjugé 100 €

Pastaud

Il est de bon ton de souhaiter une bonne année à ses proches tout au long du mois de janvier. Un sourire, une phrase brève afin de souhaiter, à nos interlocuteurs, comme à nous-même, le meilleur pour l’année qui s’annonce. Il y a quelques jours, chacun lançait autour de lui des « Joyeux Noël » réjouissant les cœurs et l’atmosphère, d’autant que le double cri « Noël ! Noël ! », ne l’oublions pas, était, durant la période médiévale, le cri de joie poussé par le peuple à l’arrivée d’un événement heureux, quel qu’il soit. Si la magie opère toujours, malgré quelques esprits chagrins, autour de la fête de Noël, on la chercherait en vain dans le Nouvel An. Avec lui, on se souvient des jours anciens de l’année écoulée et on les enfouit dans nos mémoires. Pour autant, des auteurs n’abandonnent pas ces petites étincelles qui émaillent les récits inspirés par la nouvelle année.

L’année dernière, nous avons tenu entre nos mains un volume titré : Contes du jour de l’an pour 1852, d’un certain Léo Lespès (1815-1875), ouvrage orné par 16 gravures aquarellées représentant des personnages en costume folklorique par Compte-Calix (François Claudius, 1813-1880). Malgré l’élégance du contenu et son titre, il n’y est question à aucun moment d’une nouvelle année. Nous avons en revanche découvert, cette année, un album intitulé : Les Etrennes du Papa Nouvel-An ou le Conteur des familles, neuf dessins par Haguenthal et Fagonde, accompagnés de six nouvelles inédites par M. C. (Pont à Mousson, Haguenthal, Paris, Guérin-Muller et Ce, 1866), dans un cartonnage romantique illustré en couleurs de l’éditeur. Cet ouvrage comprend 8 lithographies aquarellées et gommées (sur les 9 annoncées au titre). Il a été présenté à la vente le 19 août 2023, à Limoges, par la maison Pastaud, et adjugé 100 €.

Élie Haguenthal (1822-1880) était le fils d’un marchand et chantre à la synagogue. Élève de l’École municipale de dessin de Metz, il a rencontré Victor Fagonde (1819-1895) avec lequel il devait s’associer. Ils devaient tous les deux débuter à Paris. De cette époque, il restera Les Pérégrinations dans les Vosges, imprimés par Haguenthal, en 1850. Cette même année, les deux anciens condisciples retournèrent à Metz et fondèrent à Pont-à-Mousson la Lithographie artistique de la Lorraine. Cette imprimerie employa environ 160 ouvriers et produisit un millier de planches différentes par an. Un certain nombre d’entre elles étaient destinées aux livres pour enfants, notamment Histoire de Jean-Jean le conscrit, daté de 1855, ainsi que des jeux de cartes fantaisie, des planches de personnages à colorier, ainsi que des constructomanies artistiques et pittoresques, des vues dépliantes à perspective, comme un Diorama d’une chasse impériale, de Saint-Étienne-du-Mont, de Constantinople, etc. L’entreprise, qui reçut de nombreuses médailles, fut vendue en 1880 à Marcel Vogné, à qui succédera au tournant du siècle son fils, Louis.

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