Le premier tour du monde à voile

Avant même d’entreprendre une carrière dans la Marine royale, Louis-Antoine de Bougainville, (1729-1811), publia un Traité du calcul intégral. Un exemplaire de l’édition originale de cet ouvrage, dont la suite du titre est « pour servir de suite à l’analyse des infiniment-petits de M. le marquis de l’Hôpital » (Paris, H.l. Guérin & L.F. Delatour, 1754-1756, 2 vol.), dans une reliure de l’époque en veau marbré, dos à nerfs ornés, a été adjugé 1 503 € à Drouot, le 12 avril 2021, par la maison Audap & Associés, assistée par Christian Galantaris. Nommé aide de camp du général de Montcalm qui venait d’être promu commandant des troupes du Canada, il participa ainsi à la plupart des engagements en Nouvelle-France contre les Anglais. Mais il dut négocier la capitulation.

• C’est alors qu’il reçut en 1766 le commandement de la frégate La Boudeuse avec pour mission de remettre les Îles Malouines à l’Espagne, puis de se rendre aux Indes en traversant la mer du Sud entre les tropiques. Après son retour en 1769 à Saint-Malo, il publia son Voyage autour du monde, par la frégate du roi La Boudeuse, et la flûte l’Étoile, en 1766-1769 (Paris, Saillant & Nyon, 1771), dont un exemplaire relié en veau marbré, triple filet doré, dos orné et tranches marbrées a été vendu 1 375 € par la maison Alde, le 24 mai 2023. Cet ouvrage est illustré de 23 planches hors texte, dont 18 dépliantes, comprenant 20 cartes et plans et 3 figures d’embarcations polynésiennes. Son récit comprend une description de la vie à Tahiti et un vocabulaire de la langue tahitienne. Il rapporte les détails sur sa navigation des Malouines à Rio de Janeiro, insiste sur l’hostilité des Portugais envers les Espagnols, sur les missions du Paraguay et l’expulsion des Jésuites, etc. Il évoque aussi le mythe, au parfum alors sulfureux, du « paradis polynésien ». Ce journal de voyage, récit du premier tour du monde français, rencontra un vif succès en Europe, ses contemporains étant séduit pas le « mythe du bon sauvage ». Ce qui le chagrina, car il aurait préféré que l’on s’attachât davantage aux apports scientifiques de son voyage. Le temps lui a néanmoins rendu raison, et on reconnut que ses pérégrinations firent faire de grands progrès à la géographie de l’Océanie. Il découvrit en effet des îles nouvelles, précisant la situation de beaucoup d’autres. Il a donné sur les mœurs des indigènes des renseignements intéressants. En réaction, Denis Diderot écrivit en 1771 un Supplément au voyage de Bougainville, ou dialogue entre A et B sur l’inconvénient d’attacher des idées morales à certaines actions physiques qui n’en comportent pas, qui fut publié en 1796. Cet ouvrage a été illustré par Jean-Émile Laboureur pour la Nouvelle revue française, pour laquelle il donna 3 vignettes gravées sur bois, dont une sur la couverture, et 4 aquatintes originales en pleine page. Un des 315 exemplaires sur vélin, teinté Lafuma-Navarre, a été vendu 268 € par la maison Ader, assistée par Éric Busser, le jeudi 29 mars 2018.

Audap & Associés, 25 bd de la Tour Maubourg, 75007 Paris

Alde, 1 rue de Fleurus, 75006 Paris

Ader, 3 rue Favart, 75002 Paris