« Le ruban, la braise » de Margaux Laurens-Neel au musée Jean-Jacques Henner

Publié le 06/06/2024

Cette artiste franco-britannique, en résidence au musée Henner, présente jusqu’au 23 septembre 2024 un ensemble de peintures, céramiques et photographies, révélatrices d’un talent original.

Margaux Laurens-Neel

Musée Jean-Jacques Henner

Cette œuvre à l’expression puissante ne peut laisser indifférent : elle interroge, elle intéresse. Nouvelle artiste accueillie au musé Jean-Jacques Henner, elle fait entrer le spectateur dans son univers coloré, étrange, dans lequel la beauté s’associe à une vérité parfois dérangeante. Elle provoque, par la violence émanant de nombre de ses compositions, tout autant qu’elle intrigue, trouble et parfois séduit. Elle peut déranger quelquefois, avec des représentations d’une sexualité sans cesse présente. Tout, dans ses œuvres, est sensualité dans la beauté de l’écriture.

Depuis 2017, le musée Henner est en partenariat avec l’École des Beaux-Arts de Paris pour permettre à de jeunes artistes d’être accueillis dans ce lieu afin d’y travailler ; cela leur permet également de dialoguer avec les artistes exposés.

Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris, Margaux Laurens-Neel a effectué des séjours aux Beaux-Arts de Vienne et Berlin. Excellente dessinatrice autant que coloriste, son œuvre surprend de toile en toile, depuis les portraits aux lèvres pulpeuses jusqu’aux scènes à tendance érotique où figurent divers animaux souvent parés de rubans. La femme est au centre de sa création, où apparaissent des naïades superbes ; au musée, elles sont confrontées aux personnages féminins signés Henner, souvent revêtues du costume alsacien. Elle traduit l’héritage reçu en une création figurative contemporaine et l’on découvre une correspondance entre les coiffes folkloriques d’Alsace et les fleurs et rubans dont l’artiste entoure ses modèles. Margaux Laurens-Neel explore sa place dans l’art, elle provoque souvent un choc avec ses nus aguichants, offerts, placés dans un décor floral, accompagnés d’animaux au regard perçant. Il émane de ces œuvres la violence : celle de la gamme colorée, lumineuse et forte, celle de la chair vivante, pulpeuse ou de la végétation luxuriante, berceau de la sexualité. L’artiste introduit des symboles, des références à Bible et à la mythologie, pour évoquer la tentation notamment. Puis un visage d’une femme entouré d’une profusion florale ramène au réel ; le peintre interroge le désir féminin à travers une expression symbolique.

Lumineuse, colorée, créative, cette œuvre affirme une vision personnelle de l’amour, de la sensualité et parfois un mysticisme. La céramique associée à la peinture permet des créations originales, l’artiste entraîne chacun dans sa réflexion sur l’humain ; elle pratique la digression autant que l’innocence, elle laisse parfois perplexe autant qu’admiratif.

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