Les bijoux à l’école
L’École des Arts Joailliers
« L’armure répond exactement aux mêmes problématiques que le bijou, estime, Julie Rohou, conservatrice du patrimoine au musée national de la Renaissance, au château d’Écouen. Elle permet d’afficher ostensiblement la magnificence et la puissance, la richesse et la noblesse des origines dont se targuent les commanditaires. » Selon Furetière, l’auteur du Dictionnaire universel publié en 1690, le bijou est « ce que l’on donne ordinairement aux femmes et aux enfants pour les divertir. » Une définition qui fait sourire lorsque l’on contemple les armures royales et princières de la période dite de la Renaissance. Nous préférons l’interprétation donnée par Gilles Ménage, dans son Dictionnaire étymologique, sorti quatre ans plus tard, en 1694 : un bijou doit briller « de plusieurs côtés ». Quoi qu’il en soit, qu’il vienne du breton Biz, signifiant doigt pour aboutir à la bague, ou du latin bis-jocare, jouer, le bijou est devenu le maître-mot clef de la parure et de toute forme d’excellence.
Si l’on consulte le site de la Gazette de l’hôtel Drouot, à la rubrique bijou, nous constatons que cet objet revêt de multiples formes. L’École des Arts joailliers a récemment ouvert des portes dans l’Hôtel de Mercy-Argenteau. Elle propose, outre des cours, une bibliothèque, une librairie et même des expositions. L’une des dernières était consacrée aux « Bijoux de scène de la Comédie française ». Avec eux, nous retrouvions des comédiens célèbres à travers le temps, comme Talma, Rachel, Sarah Bernhardt… Par leur jeu, retraçant une histoire du bijou de scène depuis le XVIIIe siècle. Un lot de bijoux de théâtre dont une couronne en métal, strass et perles, une couronne en métal doré, strass et perles et 4 bracelets, métal doré et strass, contenus dans une boite à chapeau, auquel on a joint un lot de 4 chapeaux, feutre, capeline, coiffes, un petit sac du soir en satin noir et 3 bonnets de bébé dont un perlé, ont été adjugés 160 €, à Drouot, le 17 octobre 2016 par la maison Chayette & Cheval.
Ces bijoux de théâtre entrent dans la catégorie de la fantaisie. On raconte tellement d’histoires à propos des bijoux, que l’amateur est constamment à la recherche de la vérité en la matière. L’École des Arts joailliers vient de publier, sous la direction de Guillaume Glorieux, un volume complet sur les Idées reçues sur le bijou. L’une des premières présentées est celle du grain de sable à l’origine de la perle dans les huîtres. Il n’en est rien, ce sont des petits morceaux de coquille concentrique. La science n’est pas toujours romantique. On imagine que le jade vient d’Asie et plus précisément de Chine. En réalité, on le trouve partout où se trouvent des gisements, comme en Amérique latine par exemple. Le diamant est-il vraiment éternel ? Et, est-il exclusivement féminin ? Autant de questions dont cet ouvrage apporte les réponses. Un mot encore afin d’évoquer l’opale à la triste réputation. Il faut savoir que celle-là est récente et a été provoquée par le roman de Walter Scott, La Demoiselle de la Brume paru 1829, dans lequel l’héroïne meurt empoisonnée alors qu’elle portait une bague ornée d’une opale.
Référence : AJU015w2
