Les bijoux princiers parlent

Publié le 17/10/2022

Ce bracelet au fermoir détachable, provenant de la princesse Carola de Vasa, sera présenté lors de la Fine Arts Paris & La Biennale

Martin du Daffoy

Même Littré ne donne pas l’étymologie du mot « diadème ». La notice qu’il lui consacre est, en revanche, d’importance. Le Dictionnaire de l’Académie se montre plus lapidaire : « Sorte de bandeau qui était la marque de la royauté parmi les anciens, et dont les rois et les reines se ceignaient le front ». Avec Littré, nous apprenons en revanche que celui de Charlemagne avait huit bandes ; quant à celui du pape, il était « surmonté d’un globe et d’une croix, oubliant de mentionner les trois couronnes superposées » ; nous ne nous en souvenons plus, Jean-Paul I et II ayant décidé d’écarter « un tel symbole théocratique d’un autre âge ». Il reste que la confusion règne entre la couronne et le diadème. Il suffit pourtant de retenir que « le diadème est une couronne en forme de bandeau », et le tour est joué.

La maison de ventes Martin du Daffoy présentera à Fine Arts Paris & La Biennale, qui se tiendra du 9 au 13 novembre 2022 au Carrousel du Louvre, un peigne tiare en or et argent serti de diamants de taille ancienne, certains piriformes. Celui-ci est l’un des rares vestiges de l’époque du Premier Empire (poids brut : 80 grammes). Quelle princesse l’a porté ? Le mystère est grand, nous n’en connaissons pas l’origine. La même maison proposera un collier de la même époque, daté vers 1810, en or, argent, topazes roses, diamants.

Sur le stand, on verra encore un bracelet en or jaune et argent serti d’émeraudes calibrées et de diamants taille ancienne. Son fermoir ingénieux est détachable et peut être porté seul comme une broche. Il figure deux cœurs entrelacés, représentant chacun un « A » pour Albert et « C » pour Caroline, dont les prénoms forment les maillons scintillants de pierreries. Ce bijou a été conservé dans son écrin d’origine, portant la marque du joaillier de la couronne Moritz Elimeyer, l’un des meilleurs de Dresde. Cette pièce a été créée en 1853 pour célébrer l’union du Prince royal, le futur Roi Albert de Saxe (1828-1902) avec la Princesse Carola de Vasa (1903-1907), le 18 juin 1853.

Cette union qui n’a pas porté de fruit a, pourtant, représenté l’Europe, du temps où elle était composée d’une véritable famille. La mère de Carola était Louise de Bade, fille de la grande-duchesse, née Stéphanie de Beauharnais. Elle et son mari, fils de Frédérique de Bade, étaient cousins germains entre eux et cousins germains de l’archiduchesse Sophie. Albert de Saxe était en effet le fils de la sœur de l’archiduchesse Sophie, Amélie, et donc le cousin germain de l’empereur François-Joseph. En songeant aux Bijoux indiscrets de Diderot, paru en 1748, nous rêvons que toutes ces parures princières et royales parlent à leur tour.

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• Martin du Daffoy, 16 place Vendôme, 75001 Paris

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