Les derniers souvenirs de la comtesse de Paris

Publié le 06/10/2023

Cette paire de pendants d’oreilles en or jaune à motifs stylisés de fleur de lys et feuillages, sertis de diamants taille ancienne, a  été adjugée 37 240 €

Millon & Associés

Une paire de pendants d’oreilles en or jaune 18k (750 millièmes) et argent (800 millièmes) à motifs stylisés de fleur de lys et feuillages sertis de diamants taille ancienne, retenant chacun une perle fine blanche, en forme de goutte (poids brut : 9,5 g), a été adjugée 37 240 €, à Drouot, le 15 septembre 2023 par la maison Millon. Cette pièce, un travail du XIXe siècle, présentée dessertie à la vente et estimée 4/5 000 €, provenait de la succession de Micaela Cousiño Quiñones de León (1938-2022), plus connue sous le titre de courtoisie de Son Altesse Royale la comtesse douairière de Paris, duchesse de France. Elle était la seconde épouse d’Henri d’Orléans (1933-2019), devenu comte de Paris et prétendant orléaniste au trône de France après le décès de son père (1908-1999).

La provenance de cette paire de pendants d’oreille ressemble à un arbre généalogique resserré, tellement les membres de la famille d’Orléans étaient liés par des mariages consanguins. Ce bijou est en effet cité dans le testament que fit Françoise d’Orléans, duchesse de Joinville (1844-1925). Celle-ci était l’une des petites-filles du roi Louis-Philippe et la fille de François d’Orléans, prince de Joinville et de Françoise de Bragance (1824-1898), fille de l’empereur Pierre Ier du Brésil. Elle en fit don à son petit-fils Henri d’Orléans, le deuxième comte de Paris qui épousa Isabelle de Bragance. On pense que ce bijou provient du prince de Joinville qui l’avait hérité de sa mère la reine Marie-Amélie ou de son beau-père Pierre Ier du Brésil. Il faut se souvenir que les Bragance comme les Orléans sont aussi des Bourbon. Le hasard – ou la destinée – de Micaela de Cousiño devenue l’épouse d’Henri d’Orléans, avant d’être titrée princesse de Joinville, s’est matérialisé dans des bijoux.

Il fallait bien un diadème pour une telle princesse. Il n’y eut qu’à puiser dans ce qui avait été conservé par son mari. Un élément de diadème en argent (800 millièmes), or rose 9k (375 millièmes) entièrement serti de diamants taille ancienne, ronds, en poire et coussins, centré en serti clos d’un cabochon de tourmaline indigolite (pierre rapportée), transformé en broche a été vendu 35 910 € et un autre élément dans les mêmes métaux, formé d’un décor d’enroulements sertis de diamants et surmonté d’une aigrette à motif de fleur de lys stylisée, supportant une perle fine en goutte, a trouvé preneur à 33 250 €.

La vente, en octobre 2008 des objets comprenant quelque 600 lots provenant de la succession de « feu M. le comte de Paris et de feu madame la comtesse de Paris », par Christie’s France, avait déjà annoncé la fin matérielle d’une dynastie. « Les derniers souvenirs de la comtesse de Paris » (Micaela) dispersés le 15 septembre 2023, l’ont encore fait plonger.

Millon & Associés, 19 rue de la Grange Batelière 75009 Paris

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