Les Étangs de Corot : un établissement des plus romantiques

Publié le 19/03/2024

Un cadre bucolique et impressionniste

Le peintre impressionniste Camille Corot et ses amis, venus chercher l’inspiration en pleine nature et au bord de l’étang, ne sont plus dans les parages ; la ville bourgeoise de Ville-d’Avray a grossi, grossi, sans toutefois parvenir à enlever le charme des lieux et à en diminuer le romantisme. L’auberge Cabassud, où fut tourné le film oscarisé Un dimanche à Ville-d’Avray n’est plus ; mais les paillotes surplombant l’étang sont préservées. Exit le groupe Cathiard-Sources de Caudalie (Mathilde et Bertrand Thomas, Alice et Jérôme Tourbier, filles des fondateurs) et bienvenue au groupe de Rennes, Beautiful Life Hotels, qui a repris l’établissement après 15 mois de travaux pendant le confinement et l’a propulsé 4 étoiles et membre de la prestigieuse chaîne Relais et Châteaux.

Alors qu’en est-il aujourd’hui ? Dans un cadre bucolique à souhait, à 20 minutes à peine de Paris et cinq minutes de Versailles, cet hôtel proche du gros chalet basco-landais a un charme fou. Il est une réelle invitation à décompresser, un moment de détente sans courir à l’autre bout du pays avec train ou avion. En bordure d’un massif forestier qui porte bien mal son nom, la forêt de Fausses Reposes, vous trouverez là un temps bénéfique de total repos et de ressourcement. Aux Étangs de Corot, il y a comme un air de St-Valentin permanent et voilà une halte idéale pour un week-end en amoureux.

C’est l’architecte Christophe Bachmann qui a repensé et modernisé les 42 chambres et suites dans des teintes très nature (bleues, vertes, ocres) avec quelques fresques murales de Frey et d’Elitis ou des tableaux de Corot. D’amusantes touches rappelant l’étang (barque en bois, sculpture de carpe koï) et les impressionnistes (pinceaux, chapeau en paille, vieil appareil de photo) sont disséminés dans les chambres, les couloirs. Certaines chambres et suites possèdent une belle terrasse en bois qui donne sur l’étang et la proche forêt. En prenant des vélos de l’hôtel, vous pourrez vous faire une balade jusqu’aux parc et château du roi soleil.

Un restaurant étoilé

Out la salle d’autrefois, ses faux trophées en bois de cerfs, sa cheminée campagnarde et son look relais de chasse de luxe.

Le confinement a transporté le restaurant au sous-sol et l’a diablement modernisé. Épurée, dans des teintes beige et brun, la salle à manger est brute et sans décor afin de laisser toute la place à l’assiette.

Rémi Chambard, déjà gratifié d’une étoile au Michelin, mériterait bien que la seconde vienne couronner son travail, lequel est juste, précis, créatif et très esthétique. Quand les amuse-bouche (cromesquis, tartelettes) se jouent des filigranes des assiettes, le plat suivant laisse échapper la fumée qui a permis à la truite d’être confite et parfumée au feu de bois. Assurément, le chef soigne autant l’esthétisme de sa cuisine que ses matières premières : dès le début du repas, le client reçoit une carte-menu permettant de suivre les artisans-fournisseurs locaux et leurs ingrédients utilisés dans les plats. Rémi Chambard est un des seuls chefs à pouvoir se fournir au potager du Roi de Versailles pour les plantes aromatiques ; le cresson vient de Méréville ; les champignons du Val-d’Oise, les fruits des Yvelines.

Dès le début des festivités, on note un chef qui met en avant le produit en toute simplicité même si les plats sont souvent accompagnés de sauce, d’émulsion, de béarnaise, lesquelles signent pour Chambard le côté gourmandise du plat. Et la truite d’être présentée roulée autour de citron caviar, un nuage d’oseille la décorant. Très intéressant et parfumé, le feuilleté de champignons de Paris (des bruns, pas les blancs moins goûteux) est posé entre oignons confits (pour leur douceur) et agastache (pour sa saveur légèrement anisée). On poursuit avec un tronçon de volaille de Culoiseau (des bêtes élevées jusqu’à une longue maturité de 18 semaines, là où un poulet classique est abattu à 8-10 semaines !). Le morceau est aromatisé par la livèche et le petit goût de céleri est accentué par le tronçon du légume saisi et rôti. Pour les douceurs, c’est l’association de poires, tagète et miel qui est la plus bluffante : association de quenelles de glaces ou de crèmes avec une poire juteuse, un tagète qui retranscrit une note fruit de la passion et du miel qui sucre et adoucit le tout.

Il est bien difficile de vous conseiller tel ou tel vin, car les propositions alcool constituent presque un livret et tout dépend de votre budget global. Mais sachez que 4 accords « vins-plats » coûtent 60 €, 80 € pour 6 verres et 115 € pour 8 verres. C’est peut-être là l’occasion de découvrir des appellations, des cuvées autres que les classiques Bordeaux, Bourgogne.

Aux côtés de cette table gastronomique, l’établissement compte un second restaurant, Le Café des Artistes : bistronomique et plus simple avec des menus à 35 et 39 €.

Menu en 4 étapes à 95 €, à 6 étapes à 145 €, à 8 étapes à 175 €.

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