Les grands procès du XXe siècle

Publié le 25/01/2017

Où trouver et lire le réquisitoire du procureur général Herbaux dans l’affaire Henriette Caillaux, la plaidoirie du bâtonnier Moulière et celle de Germaine Brière dans le procès des sœurs Papin, celle de Maurice Boitel défendant Violette Nozière, celle de René Floriot dans le procès de Marcel Petiot, où découvrir ce qui s’est passé en détail dans le procès Kravchenko ou dans le procès Stavisky ? Comment en savoir plus sur les détails des séances, dépositions, interrogatoires dans le procès du réseau Jeanson ou dans celui de Laval ? Que s’est il passé dans le procès des barricades, se souvient-on d’ailleurs de ce que c’était ? À ces questions et bien d’autres concernant pas moins de treize affaires, Les grands procès du XXe siècle répond avec talent !

L’auteure, Stéphanie de Saint Marc, sous l’égide de laquelle ont été collationnés ces textes (réquisitoires, plaidoiries, interrogatoires, dépositions), ne cache pas son ambition au-delà de la simple collection de documents qui sont d’un intérêt remarquable : « Avec ces treize procès qui, le moment venu, ont frappé les esprits, j’ai voulu brosser à grands traits un portrait de l’époque ou ils se sont déroulés ». Elle a donc choisi de nous faire revenir sur des procès de tous types : politiques, faits divers, passionnels qui disent non seulement des choses sur la justice mais aussi sur le contexte de ces procès et évidemment au centre les hommes et les femmes, et une partie de l’histoire de notre histoire.

Chaque procès, pour les extraits qui en sont donnés, dit en effet tant de choses de notre société et de nous-mêmes. Inviter à lire à la suite les procès du réseau Jeanson et le procès des barricades d’Alger est un parti pris particulièrement intéressant en ce que se donnent à entendre des enjeux opposés sur un même front politique et de combat. Il en est de même du procès Kravchenko qui eut des échos jusque dans les discours des secrétaires de la Conférence, c’est dire l’impression qu’il a pu faire sur les gens de robe. Un mot encore sur la relation du procès de Pierre Mendès France : l’interrogatoire est passionnant. Ce n’est pas le seul.

Chaque procès est remis dans son contexte et sa perspective par Stéphanie de Saint Marc, ce qui permet d’en mieux saisir les enjeux. Elle ponctue chaque propos introductif par des pistes bibliographiques, pour aller plus loin. Indispensable à tous, ne doutons pas que cet ouvrage va s’arracher auprès des professionnels, acteurs et spectateurs de l’art judiciaire, de la vérité qui se cherche et de l’enjeu humain qui donne tout son sens à ce « théâtre où la parole est primordiale, une arène où l’on se bat avec des mots, pour tenter de sauver sa peau, son honneur, ses convictions ou sa liberté ».

LPA 25 Jan. 2017, n° 122j5, p.22

Référence : LPA 25 Jan. 2017, n° 122j5, p.22

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