Les vitraux de Notre-Dame de Paris envoyés en restauration

Publié le 09/08/2022

Dépose des vitraux des baies hautes de la nef et du chœur

David Bordes EPRNDP

Au même titre que la Vierge du pilier et que la Couronne d’épines du Christ – et cela tient réellement du miracle – aucun des vitraux de la cathédrale Notre-Dame de Paris n’a été détruit ou abîmé dans l’incendie du 15 avril 2019.

Néanmoins, empoussiérés et couverts de fumée, ils ont dû faire l’objet d’un nettoyage approfondi comme l’ensemble des intérieurs de la cathédrale. Ils sont nettoyés sur place ou déposés pour être restaurés en atelier. Les 8 ateliers et groupements de maîtres verriers et serruriers d’art attributaires des travaux de nettoyage et de restauration ont été désignés ce printemps, après appel d’offres. Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept et les vitraux de la sacristie ont été transférés pour être restaurés dans ces divers ateliers.

Une restauration minutieusement programmée

Une conférence de presse a permis de dérouler le programme de la restauration de ces travaux :

• Fin avril 2019 jusqu’à début mai 2019 : dépose des vitraux des baies hautes de la nef et du chœur, dans le cadre des opérations de sécurisation ;

• Premier semestre 2020 : constat d’état de ces vitraux ;

• Septembre 2020 jusqu’à avril 2021 : chantier-test mené sur deux des 24 chapelles de la cathédrale, afin de définir le protocole de nettoyage qui sera appliqué à l’ensemble des vitraux des chapelles et des tribunes ;

• Octobre 2021 : publication de l’appel d’offres pour la réalisation de restaurations intérieures, comprenant 13 lots relatifs aux travaux de nettoyage et de restauration des vitraux ;

• Printemps 2022 : attribution des lots ;

• Fin avril 2022 jusqu’à la mi-juillet 2022 : dépose des vitraux des baies hautes du transept et des vitraux de la sacristie, qui ne pouvait être réalisée avant, en raison notamment de la présence de l’échafaudage sinistré, qui en bloquait l’accès ;

• Juillet 2022 : nettoyage dans la cathédrale des vitraux des 24 chapelles et des vitraux des tribunes ;

• 2023 : repose progressive des vitraux des baies hautes de la nef, du chœur, du transept et des vitraux de la sacristie ;

• 2024 : ouverture de la cathédrale au culte et à la visite.

Les ateliers sélectionnés

Il s’agit d’un ouvrage national, utilisant les compétences de chacun et signant la remise en état des vitraux; puisque 8 ateliers de maîtres verriers et serruriers d’art se sont vus attribuer un ou plusieurs marchés :

• L’atelier Parot Vitraux, à Aiserey (Côte d’Or) ;

• L’atelier Vitrail Saint-Georges, à Saint-Genis-les-Ollières (Rhône) ;

• L’atelier Baudoin, à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) ;

• Le groupement atelier MurAnése, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines) ;

• Claire Babet Vitraux, à La Bourdinière-Saint-Loup (Eure-et-Loir) ;

• Le groupement Manufacture Vincent-Petit, à Troyes (Aube) ;

• Arts & Forges, à La Chapelle-Saint-Luc (Aube) ;

• Vitrail France, à Neuville-sur-Sarthe (Sarthe).

Une mobilisation allemande à souligner

L’atelier de la cathédrale de Cologne, Kölner Dombauhütte, existe depuis 1248. Il met à contribution son équipe de maîtres verriers et peintres verriers pour restaurer dans ses locaux les vitraux provenant de quatre baies hautes de la nef. Cette coopération franco-allemande a été rendue possible grâce à la mobilisation des habitants de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, signe d’un engagement solidaire en faveur du patrimoine culturel. Cette souscription publique a été organisée par le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, en collaboration avec la Commission allemande pour l’UNESCO, organisation médiatrice pour la politique multilatérale en matière de formation, de culture, de science et de communication. Comme pour les travaux réalisés en France, ceux qui se déroulent en Allemagne sont placés sous le contrôle de l’établissement public, maître d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre du chantier.

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