L’exceptionnelle exposition « Monaco – Alexandrie » à la Villa Sauber

Publié le 13/01/2022

Accrochages et vitrines de l’exposition.

NMNM/Andrea Rossetti

C’est à la Villa Sauber, au gré d’une promenade dans le quartier Larvotto à Monaco, que se rencontrent Monaco et Alexandrie, ces deux villes-mondes, « villes refuges » ou « villes coquilles ». Les accrochages et vitrines de l’événement racontent l’histoire d’artistes ayant navigué entre post-orientalisme, surréalisme « méridional », égyptomania, construisant un univers onirique (voir Gardiens de Mohamed Riyad Saeed, 1977) et ayant aussi inspiré les « attentats poétiques » d’un Abdul Kader El-Janabi et du groupe « Le Désir Libertaire ». L’exposition fait dialoguer Giorgio De Chirico – dont on peut voir un admirable projet de rideau pour Bacchus et Ariane (1930) – avec l’huile sur toile Les Époux (1926) ; Leonor Fini portraiture André Pieyre de Mandiargues (circa 1930) et les toiles de Kees Van Dongen sont géantes (Mademoiselle Geneviève Vix dans le rôle de Salomé, 1924-1925). Ceux que l’on connaît moins, comme Samir Ramfi (dont on a notamment remarqué Le Pêcheur) ou Abdel Hadi El-Gazaar, tous deux figures du « Groupe de l’art contemporain », prennent également place ; Antoine Malliarakis, dit « Mayo », voit son Personnage (1937), illustrer l’affiche de l’exposition. Citons encore le « peintre diplomate » Stanislao Lepri ou Ramses Younan. La promenade entre les deux rives de la Méditerranée évoque aussi l’atelier d’André Lhote, qui à Paris, invite dans son Académie plusieurs étudiants égyptiens. Le cinéma, lui aussi, a succombé depuis longtemps aux délices et charmes fantasmés de l’Orient et de l’Égypte. Un jour, Howard Hawks y posa sa chaise pour le tournage de La Terre des Pharaons, dont Noël Howard fut le génial commentateur. Personne n’a oublié Joan Collins alias Nellifer. On aime alors découvrir dans les salles de la Villa Sauber toute une série d’aquarelles de Mayo, comme autant de projets de costumes pour le film d’Hawks. Une réussite.

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