L’Inde, au miroir des photographes

Publié le 12/12/2019

L’Inde, au miroir des photographes

MNAAG

L’Inde fascine, tout comme l’Égypte, avec sa civilisation dont on ne peut exactement dater l’ancienneté, ses textes religieux et ses épopées, comme le Râmâyana, ses temples, ses sanctuaires et ses villes sacrées. Dans cette région du monde, nous sommes confrontés à des peuples dont la culture rayonne depuis des millénaires. Aujourd’hui encore, ce pays demeure secret, et nous pouvons être étourdis et troublés quand nous y voyageons.

Quand la photographie est née en 1839, la presse britannique en a fait l’écho dans les grandes villes indiennes. Dix ans plus tard, Bombay (Mumbai), Calcutta (Kolkata) et Madras furent les foyers de son développement technique et artistique. Ainsi, au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les photographes ont façonné l’image d’un pays énigmatique, rempli de mystérieuses légendes.

Les Indes britanniques, le Raj, fondé en 1858, a offert un cadre propice à l’essor de la photographie, principalement par l’entremise de militaires, avant l’arrivée de voyageurs. Parmi eux, le sergent Linnaeus Tripe, qui réalisa des photographies dès 1854. Son travail fut présenté lors d’une exposition à Madras, où le jury qualifia ses photographies de « meilleure série de vues photographies sur papier ». La qualité de ses épreuves fit de lui un auteur majeur des débuts de la photographie indienne. Peu de temps après, William Baker, un sergent retraité, fonda, vers 1861, à Murree (actuel Pakistan), le studio Baker & Burke avec John Burke, qui le reprit en 1873 sous le nom de John Burke Studio. Avec son associé, il réalisa les premières photographies de paysages du Cachemire.

L’invention de la photographie contribua à façonner l’image de ce pays. Les lumières de l’Inde, captées par l’œil des photographes, fournissent des sujets très variés et inépuisables. Chaque État a son originalité, sa spécificité, sa diversité ethnographique, ses paysages. Les États du nord se caractérisent par la somptuosité de leur architecture, et les villes, comme Delhi, Fatehpur Sikri, Agra ou Bénarès (Varanasi) et les sites archéologiques tels Elephanta, Qubt Minar, Sânchî, les grottes d’Ellorâ et Ajanta, fascinèrent leurs contemporains qui ont su en saisir la grande richesse dans leur monumentalité et les détails.

Les photographes qui partirent en quête de nouveaux espaces arrivèrent sur place avec une importante mémoire visuelle. Samuel Bourne fut l’un d’eux. Il fut actif en Inde de 1863 à 1870, et lors de son séjour, il mena trois expéditions au Cachemire. Il y réalisa des photographies qui montrent de remarquables vues. Son travail est une importante page dans l’histoire de la photographie de paysage…

LPA 12 Déc. 2019, n° 150a4, p.15

Référence : LPA 12 Déc. 2019, n° 150a4, p.15

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